La zone humide de Dar Bouazza, dernière zone humide littorale naturelle de la région de Casablanca-Settat, subit, selon un groupe d’associations, en ce moment une grave atteinte à son intégrité qui menace l’écosystème et sa biodiversité (destruction partielle du remblai de protection, sondages, travaux à proximité des sources).
La poursuite de ces travaux risque de faire disparaitre les richesses animales et végétales de la daya ainsi que ses fonctionnalités écologiques, essentielles dans la lutte contre le changement climatique et ses conséquences.
Les lobbies de l’immobilier sont responsables de cette atteinte, profitant du silence des décideurs. Ces dégradations constituent une violation de toutes les lois marocaines visant à préserver l’environnement et une violation de tous les accords internationaux signés par le Maroc.
A plusieurs reprises ces dernières années, des associations de la société civile sont intervenues auprès des autorités compétentes et ont correspondu avec les ministères de tutelle afin de protéger ce site dont l’importance écologique est avérée par plusieurs études scientifiques.
Mais face à l’absence de réaction de toutes ces parties, nous, associations de la société civile :
• dénonçons les pratiques, le silence et l’indifférence des responsables au sujet de ce qui se passe à Dar Bouazza.
• condamnons les tentatives de spoliation du domaine public hydraulique de la part des lobbies visant à annexer les terres de la Daya pour l’urbaniser et artificialiser ces terrains.
• condamnons les actions allant à l’encontre des lois protégeant l’environnement et des traités internationaux signés par le Maroc, notamment le traité relatif aux zones humides, et le manque de respect des articles de la Constitution de 2011 dans le domaine environnemental et de la loi 12-03 relative aux études d’impact sur l’environnement et la loi 36-15 sur l’eau et la charte nationale 99-12 pour l’environnement et le développement durable.
Face à ces comportements irresponsables et au silence quant à la situation catastrophique de nos zones humides, les associations de la société civile demandent :
La suspension immédiate et urgente des travaux de construction dans le périmètre immédiat de Dayat de Dar Bouazza dans l’attente de création d’une zone tampon pour protéger cette zone humide.
La responsabilisation et l’engagement des ministères de tutelle et les eaux et forêts pour qu’ils s’opposent à l’artificialisation du site et à ses effets négatifs sur la fonctionnalité de l’écosystème.
Que l’Agence du Bassin Hydraulique du Bouregreg et de la Chaouia (ABHBC) puisse exercer efficacement les fonctions qui lui sont confiées quant à la protection de cette zone humide.
Que les zones humides soient enfin reconnues et protégées en tant que facteurs efficaces dans l’atténuation des conséquences des changements climatiques qui s’annoncent particulièrement aigues dans notre pays.
Associations signataires
– Groupe de Recherche pour la Protection des Oiseaux au Maroc GREPOM/Birdlife Maroc ;
– Espace de Solidarité et de Coopération de l’Oriental ESCO ; – Société Protectrice des Animaux et de la Nature SPANA ;
– Association Marocaine des Photographes Animaliers ;
– Groupe d’Ornithologie au Maroc
– Association Nature Solutions
– Association des Enseignants des Sciences de la Vie et de la Terre
– Association Khnifiss
– Association Nationale Maroc des Amis de l’Environnement
– Association Talassemtane pour l’Environnement et le Développement ATED
– Association Anafis pour l’environnement