L’actualité internationale en ce mois de septembre sera marquée par la réunion des principaux pays producteurs de pétrole qui se réuniront le 12 septembre aux Emirats Arabes Unis.
Une réunion qui précède celle que tiendra l’OPEP à Vienne en décembre prochain où sera dessinée l’évolution que connaîtra le marché du pétrole en 2020. Tous les projecteurs seront donc braqués sur Vienne en attendant les décisions qui seront prises et qui vont impacter le cours du baril.
Au Maroc, c’est une autre question qui nous taraude les esprits depuis plusieurs mois. Il s’agit du plafonnement des marges bénéficiaires des hydrocarbures liquides que le gouvernement devait opérer pour mettre fin aux excès des sociétés de distribution des carburants qui auraient doublé leurs bénéfices depuis le 1er décembre 2015. Le rapport de la commission des Finances de la Chambre des représentants sur les hydrocarbures publié en mai 2018 avait pourtant révélé que ces sociétés avaient encaissé jusqu’à 17 Mds de DH de gains.
Des marges de bénéfices qui seraient dues à des chocs de baisse rapide des cours mondiaux adossés au décalage entre le prix à la pompe et les cours mondiaux du Brent.
La publication dudit rapport a poussé l’Exécutif à prendre des mesures pour stopper l’hémorragie et protéger le citoyen qui, rappelons-le, avait enclenché un mouvement de boycott pour dénoncer l’abus des sociétés de distribution. Lahcen Dadoudi, ministre chargé des Affaires générales et de la Gouvernance avait pourtant affirmé le recours à l’article 4 de loi sur la concurrence qui stipule l’adoption de mesures temporaires de plafonnement des prix (pendant 6 mois).
L. Daoudi avait soumis une proposition de plafonnement qui sera fixé en fonction des fluctuations des prix du pétrole à l’international tous les 15 jours en attendant de trouver une nouvelle formule pour fixer le plafond de la marge.
Toutefois, il semble que le lobby des pétroliers est plus fort que la rue. Et pour cause, après avoir réuni tous les éléments pour activer cet article notamment l’avis du Conseil de la concurrence rendu le 15 février 2019, le dossier est toujours dans le bureau du Chef du gouvernement.
Cela fait quasiment 7 mois que le dossier est sur la table d’El Othmani ou dans le tiroir au grand bonheur des sociétés de distribution. Aucune information ne filtre à ce sujet. Face à cette insouciance pour ne pas dire un laisser-aller, le Président de ladite Commission, Abdellah Bouanou, est récemment sorti de son mutisme pour dénoncer ce retard qu’il a jugé non justifié et insensé.
On se demande si toutes les étapes qu’a connues ce dossier n’étaient en réalité que des manœuvres pour calmer la grogne de la rue et apaiser le climat social. Encore une fois, on espère qu’un jour les responsables qui gèrent les affaires de notre pays se dotent du sens réel de la responsabilité et de l’engagement face aux citoyens.