Ironie du sort, un micro virus « Covid-19 » a fait ce que des puissances mondiales ne sont pas parvenues à faire depuis des décennies : « donner un répit à la terre ». Une terre qui agonisait à cause d’une activité humaine intense qui non seulement épuise les ressources naturelles mais génère une pollution qui met en péril l’avenir de la planète. Depuis environ 3 mois, la nature reprend ses droits de main forte. La pollution a considérablement baissé. La faune et la flore ne sont plus agressées et profitent désormais de ce que l’Homme leur a arraché. C’est désormais l’Homme qui est confiné chez lui rendant ainsi, involontairement, à la nature ce qu’il lui appartient.
En effet, le ralentissement de la machine économique particulièrement des pays les plus pollueurs ne serait pas exempt d’impact sur l’environnement. La Chine, premier pollueur mondial avec environ 28% des émissions de gaz à effet de serre, a été la première à arrêter son moteur. Résultat, les émissions chinoises de dioxyde de carbone ont chuté de 25% à fin février selon le Centre de recherche sur l’énergie et l’air pur (CREA) soit 200 millions de tonnes, comparées à la même période en 2019. Mais pas seulement. La consommation du charbon et du pétrole a également chuté non pas sans conséquence sur les ressources naturelles.
Les puissances mondiales passent à la caisse
Indirectement, les puissances mondiales qui refusaient jusque-là de mettre la main à la poche pour contribuer au Fonds de lutte contre les changements climatiques ont fini par payer la facture autrement. L’arrêt de l’activité économique mondiale se chiffre à des milliards de dollars de pertes. Paradoxalement, elle a permis à la planète de souffler et de se régénérer. Comme dit l’adage : « le malheur des uns fait le bonheur des autres ».
Faut-il rappeler que le financement climatique, talon d’Achille des négociations climatiques, a longtemps divisé la communauté internationale. Malgré les différentes COP où les pays en voie de développement n’ont cessé de réclamer à ceux en voie de développement (les plus pollueurs) d’alimenter le fonds d’adaptation aux changements climatiques, la question du financement climatique reste sans issue. La question est de savoir si les puissances seront plus ouvertes sur les sujets autres qu’économiques, financiers, militaires et politiques ?
A quelque chose malheur est bon. Le répit dont profite actuellement la planète ne va pas durer longtemps. La machine chinoise commence à chauffer ses moteurs pour démarrer. Les autres suivront dans les prochains mois après la fin de la pandémie.
Dans cette situation, nous ne pouvons qu’être partagés entre l’arrêt de la pandémie avec toutes ses nuisances sur l’environnement et sa propagation se traduisant par un réel confinement au service de la planète. Toujours est-il que les résultats sont similaires à des différences près. Si le taux de mortalité à cause de la pandémie Covid-19 est scandé chaque jour sur les plateaux de télévision, celui afférent à la dégradation du climat passe sous silence. Et pourtant des milliers de gens meurent à cause des problèmes respiratoires liés à la pollution.
C’est pourquoi, il est important de tirer les leçons de cette crise sanitaire. De revoir les priorités du développement. De mettre l’accent sur les secteurs vitaux. De changer notre mode de consommation. De mettre des fondements plus solides pour faire face à une guerre sanitaire, environnementale ou économique.