La rentrée parlementaire s’est faite, en ayant cette particularité d’être un moment de tous les périls, si elle ne venait pas pour rappeler les défaites.
La surdité des partis, augmentée de cécité et d’apathie, ont fini par être prouvées et éprouvantes, jusqu’à être réprouvées, en haut lieu et à temps, comme souvent. De longs mois à s’aiguiser le ton et à s’écharper par tous les noms, jusqu’à oublier le droit et le contrat. Le roi, à cet endroit, est venu rappeler, qu’il existe un ordre objectif qui traverse le monde, une conscience circulaire et omniprésente, qui se nomme responsabilité, et qui désormais, sera bien surveillée.
Ainsi, remaniement et entrée au parlement ont été la réverbération d’un miroir, que le roi a souhaité mettre en avant, pour tenir tous et tout le monde, devant l’image illusoire qu’ils donnent à voir, et celle qu’il attend de voir.
Ainsi, rompre le contrat social est une injustice, et l’injustice est une violence à la nature. Si l’injustice doit exister, elle doit être justifiée. Il n’est plus de temps aristotélicien pour faire croire à tous les citoyens, que l’inégalité doit demeurer fondée et justifiée en nature, de manière à s’autoriser à multiplier les bavures. Nous sommes au temps où tous peuvent revendiquer les mêmes droits. Nous sommes dans les temps modernes où le droit naturel moderne est le contrat social et l’état, et si la nature est toujours là, c’est la raison qui doit instituer le droit. L’autorité ne peut alors plus aller sans légitimité, et la subjectivité, formée par l’adhésion volontaire de la majorité, doit être l’origine de cette équité. Il est temps aujourd’hui, de l’activer. Transparence et reddition des comptes ne doivent plus de vains mots, mais des mécanises à mettre en place pour mesurer la sincérité de toutes les promesses qui ont longtemps couru à flot.
Vendredi a eu lieu la rentrée parlementaire et s’est exercé le remaniement en corollaire. Le nouveau pacte social sur l’année et demie à venir doit protéger le peuple de la tyrannie des aventuriers qui n’ont qu’à bien se tenir.
L’homme perfectible selon Rousseau doit être pourvu d’amour de soi pour se conserver et avoir le souci de soi. Mais doit être également pourvu de « pitié* » qui tient lieu de lois, pour objecter de voir souffrir ses semblables, dans le déni et le désarroi. Toutefois, il n’a jamais été question de choisir entre pitié et amour de soi, l’un ne pouvant aller, que si l’autre va de soi.
Dans peu de temps on devra à nouveau donner nos voix. Si on peut seulement espérer, d’ici là, nous rendre la foi, parce qu’après cela, il n’est même plus possible de récupérer sa voix.
Soraya Kettani, présidente FOMAGOV, chercheur, analyste en com politique et publique