Le concept de passeport vaccinal s’impose dans une douzaine de pays européens. Mais des états membres comme l’Allemagne sont encore très réticents. En France une grande consultation nationale a été lancée.
En fin de semaine (les 25 et 26 février), un nouveau Conseil européen réunira les états membres autour de la gestion de la pandémie de Covid. Parmi les questions abordées, la vaccination bien sûr, mais aussi le dossier du certificat vaccinal qui est loin de faire consensus. Au Nord et au Sud de l’Europe, une douzaine de pays sont déjà convaincus de la nécessité de créer un passeport sanitaire, notamment pour les voyages à l’étranger.
Tourisme et reprise économique
L’argument touristique, dont l’industrie a été touchée de plein fouet par la crise, est bien celui mis en avant par plusieurs pays du Sud : l’Espagne et l’Italie se sont ralliées à la position de la Grèce qui a lancé ce débat au sein de l’Union européenne.
La Suède et le Danemark développent d’ores et déjà un registre en ligne qui va permettre de vérifier le statut vaccinal d’un individu. Les deux pays envisagent un certificat numérique d’ici le mois de juin, et ce document sera compatible avec les technologies déployées en Europe et au-delà.
Très en pointe sur la numérisation des données de Santé, l’Estonie a déjà la vaccination Covid-19 dans les fichiers patients de sa population. Le petit pays travaille désormais avec l’Organisation mondiale de la Santé pour développer un certificat vaccinal numérique qui serait reconnu partout dans le monde. Il s’agirait d’une version dématérialisée basée sur le modèle du carnet Jaune, obligatoire en Afrique pour justifier de la vaccination contre la fièvre jaune.
L’Autriche, la Hongrie et la Roumanie sont également plutôt favorables au concept.
En France, une consultation nationale
Comme l’Allemagne, les Pays-Bas et la Belgique, la France n’estime pas nécessaire un passeport vaccinal et juge le débat prématuré, alors que la vaccination de la population en Europe n’est effective que depuis cinq semaines.
En décembre, le groupe de députés UDI proposait la création d’un passeport Vert pour accéder aux lieux accueillant du public. Mais en janvier, le président Emmanuel Macron déclarait qu’il fallait traiter cette question avec « une grande prudence », notamment à cause du manque de « données sur l’absence de contagiosité des personnes vaccinées ».
Plus récemment, le secrétaire d’État au Tourisme, Jean-Baptiste Lemoyne, insistait sur la nécessité de concertation internationale. ” C’est une réflexion à avoir au niveau européen et un travail à conduire avec l’Organisation mondiale du Tourisme.”
Mais la sortie de confinement d’Israël, en grande partie grâce à la mise en place d’un passeport vaccinal, relance le débat en Europe et en France. Le Conseil économique social et environnemental (CESE) vient de lancer une grande consultation sur le sujet à laquelle près de 75 000 personnes ont déjà participé. (Avec SudOuest)