Avec 3% de croissance en 2018, le Maroc voit sa prévision dévisser d’un demi point, contre une moyenne de 4,4% dans la région du sud et de l’est de la Méditerranée.
Dans son rapport annuel où elle trace les principales tendances de croissances économiques dans les régions où elle investit, la BERD explique cette baisse par des retards dans la mise en œuvre et la diversification des réformes.
Selon les prévisions de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), dans son rapport «Perspectives économiques régionales», le taux de croissance au Maroc se situera aux alentours de 3% en 2018, soit un demi-point de moins par rapport à son précédent rapport.
Alors que le taux de croissance dans la région du sud et de l’est de la Méditerranée s’élèvera à 4,4% en 2018 et 4,8% en 2019, en grande partie grâce à l’évolution de la demande extérieure et de l’activité d’investissement, de l’amélioration de la compétitivité, du rétablissement du secteur touristique et de la situation sécuritaire régionale.
Au Maroc, si la croissance s’est redressée en 2017 pour atteindre 4%, contre 1,2% en 2016, principalement en raison du rebond de l’agriculture, ce taux tombe à 3% pour l’année en cours.
En détails, c’est le secteur non agricole, plus particulièrement la stratégie industrielle marocaine de développement de secteurs à forte valeur ajoutée, tels que l’automobile et l’aéronautique, qui tire la croissance vers le haut grâce à des résultats positifs compensant ainsi la croissance plus modeste des secteurs traditionnels tels que les mines et les carrières.
Du côté de la demande, la croissance a été principalement soutenue par la consommation privée et par une légère hausse des exportations suite à la hausse des prix des phosphates.
A contrario, les facteurs de la baisse sont à trouver du côté de l’effet de base négatif suite à des conditions météorologiques favorables pour l’agriculture en 2017, note le rapport de la BERD.
La pluie et le beau temps font et défont la croissance
«La pluie et le beau temps», quoi qu’on dise continuent de faire et défaire la croissance dans notre pays puisque ce sont toujours les conditions climatiques qui déterminent les campagnes agricoles qui à leur tour impactent le PIB agricole, et partant le PIB de l’économie du pays dans son ensemble. Avec une campagne agricole démarrée en retard en 2017, les effets sur l’année 2018 étaient presque prévisibles même si l’on scande que la campagne est sauvée.
En plus de la vulnérabilité de l’activité agricole aux conditions météorologiques et à l’évolution des prix, le rapport de la BERD souligne également que les risques à la baisse comprennent les retards dans la mise en œuvre des réformes visant à améliorer l’environnement des affaires et à stimuler la productivité. Et parmi les risques exogènes, la BERD insiste sur les baisses possibles des prix des phosphates, du blé et des légumes et la faible croissance des partenaires commerciaux, allusion faite à l’Union européenne.
4% en 2019, si et seulement si …
Le taux de croissance devra bondir à 4% en 2019 selon les prévisions de la BERD, soutenu par la poursuite de la reprise des arrivées touristiques. Parmi les éléments qui contribueront également à cette croissance, le rapport cite l’investissement, le redressement de la zone euro, une plus grande compétitivité due au passage à un régime de change plus flexible et un rebond des services et de la fabrication. L’année 2019 sera également marquée par une croissance plus forte des exportations notamment dans les industries automobile et aéronautique et une capacité minière accrue.
Le rapport insiste sur le fait que la croissance soutenue repose sur la poursuite de la mise en œuvre de réformes visant à améliorer l’environnement des affaires et à stimuler la productivité, et à diversifier l’économie la rendant moins dépendante de de l’agriculture.
1 comment
Le même constat qui revient dans les rapports des organismes financiers internationaux. Le modele économique basé sur l’investissement montre ses limites et les réformes ne touchent pas aux vrais problemes de l’économie nationale. Nous avons dune croissance plus forte et durable pour etre en mesure de prendre le chemin de l emergence.