A l’occasion de la journée mondiale de l’épargne, Abdellatif Jouahri, Wali de BAM a tenu à rappeler que la mobilisation de l’épargne est primordiale dans un contexte économique sous pression marqué par une baisse des taux.
A peine que la normalisation des politiques publiques monétaire se mettent en place, après la crise de 2008, que les perspectives de croissance imposent une orientation expansionniste de la politique budgétaire et un assouplissement monétaire dans plusieurs économies même les plus avancées.
Dans ces conditions, les taux d’intérêt, qui ont connu une baisse spectaculaire depuis 2008 pour se situer à des niveaux proches de zéro, voire même négatifs dans certains pays, sont appelés à rester bas, et les plus pessimistes prédisent qu’ils ne retrouveront pas leurs niveaux d’avant crise même à long terme. « La situation de « too low for too long» ou « très bas pour très longtemps », comme on la décrit, est devenue ainsi un fait stylisé de l’économie mondiale », explique le Wali de BAM.
Il va sans dire que les taux très bas amenuisent en général les marges et affaiblissent la rentabilité du système bancaire et par conséquent sa solidité et sa résilience. De surcroit, dans plusieurs pays, la liquidité abondante et à faible coût s’est traduite par une aggravation des taux d’endettement aussi bien publics que privés sans qu’elle ne profite nécessairement à l’économie réelle.
Elle est davantage canalisée, à des fins spéculatives, vers l’investissement dans les actifs notamment boursiers, conduisant ainsi à leur surévaluation et amplifiant les risques sur la stabilité financière et donc sur l’écosystème de l’épargne.
Pour résumer, si théoriquement des taux bas peuvent aider à relancer l’investissement et la croissance après un cycle baissier, dans un contexte de ralentissement persistant et de fortes incertitudes, ils peuvent avoir des effets néfastes sur le système financier et sur l’économie dans sa globalité.