L’élection des femmes à la tête des Collectivités territoriales comme par exemple à Rabat, Casablanca, Marrakech, Guelmim, Benguerir, Oulad Taima, Azilal, Youssoufia, etc. représente une fierté pour les femmes et une rupture avec un contexte culturel et sociétal qui ne favorisait pas une participation active et efficiente des femmes.
Parmi elles, trois ont été élues à la tête des grandes mairies du Royaume. Il s’agit des villes de Rabat, de Casablanca et de Marrakech. Faut-il parler d’un début d’une nouvelle ère sur le plan politique et territorial ?
Il est à rappeler dans ce sens que le renforcement du leadership féminin dans les collectivités locales constitue un choix stratégique des réformes lancées par le Maroc en matière de la participation de la femme marocaine dans la vie politique et reflète une volonté forte des autorités publiques dans la mise en place des dispositions de la Constitution de 2011 qui a jeté les fondements de l’égalité entre les deux sexes et de la parité.
Sans contredit, le leadership féminin dans les Collectivités territoriales montre leur capacité à gérer des affaires locales, comme il reflète aussi leur dynamique quant à la gestion de plusieurs autres institutions, ainsi qu’être dans les centres de décision politique et administrative.
Actuellement, le genre fait partie des principes fondamentaux de la gouvernance territoriale, et considéré également comme indicateur de performance, d’efficacité dans la mise en œuvre des politiques publiques territoriales, afin de corriger les dysfonctionnements et les déséquilibres et diminuer les disparités économiques, territoriales, et sociales.
En effet, ces 20 dernières années, le Maroc a enregistré une évolution notable en matière de droits des femmes.
Cette évolution a été marquée par des réformes institutionnelles et législatives ; par le lancement de stratégies d’intégration de l’égalité de genre, ainsi que l’adoption de mesures pour accroître la représentation des femmes dans les différentes instances.
Ces réformes se sont accélérées sous l’impulsion de Sa Majesté le Roi Mohammed VI.
En effet, depuis son accession au Trône, le Roi Mohammed VI a placé la cause de la femme parmi les priorités des réformes institutionnelles au Maroc.
Il mène un processus remarquable de modernisation du statut de la femme marocaine ; et comme il a souligné dans plusieurs Discours, la nécessité de promouvoir le rôle des femmes et d’ouvrir les perspectives de leur participation dans les centres de prise de décision et dans les institutions représentatives.
Sachant que ces avancées réalisées en matière des droits des femmes, n’auraient sans doute pas été possibles s’il n’y avait pas une mobilisation et un militantisme des partis politiques des forces vives de la société civile féminine.
Il est certain que la mise en exergue du leadership féminin dans les Collectivités territoriales témoigne d’une irréversible volonté royale : doter la femme de moyens pour accéder au statut qui lui convient dans une société démocratique et libre.
Ainsi, elle représente une rupture avec une culture sociétale qui associe le sexe féminin à l’infériorité.
Par Khalid Cherkaoui Semmouni,
Professeur à la faculté de Droit à Rabat et à l’ISIC