C’est d’une évidence qu’un cadre concurrentiel sain est à même de garantir la compétitivité et l’émergence du secteur privé. Le Maroc ne fait pas l’exception et il a conscience de l’importance de renforcer la politique de la concurrence à cette fin.
C’est dans ce sens que le Groupe de la Banque mondiale (GBM) et le Conseil de la Concurrence ont organisé ce 25 juin à Rabat un séminaire national sur le thème : « Dynamisation de l’écosystème concurrentiel dans un Maroc ouvert ».
La rencontre a réuni toutes les parties prenantes au rang desquelles les institutions, les décideurs politiques et les acteurs du secteur privé et des milieux d’affaires ainsi que les organisations de la société civile et des consommateurs pour faire l’état des lieux la concurrence au Maroc, des goulots d’étranglement mais surtout pour dégager les solutions à mettre en œuvre en vue d’apporter des améliorations.
Le Groupe de la Banque mondiale avait déjà dressé un diagnostic récent sur les contraintes liées au développement du secteur privé au Maroc. Il en découle que la contestabilité des marchés marocains et la politique de concurrence sont des leviers clés pour créer les conditions de l’émergence d’un secteur privé dynamique.
C’est ce qui rend d’ailleurs le rôle du Conseil de la Concurrence crucial en sa qualité de régulateur investi de la mission de lutter contre les pratiques anticoncurrentielles, et garantir une compétition saine entre les entreprises sur le marché national.
Un rôle renforcé par la loi 104-12 de 2014 sur la concurrence qui élargi les prérogatives du conseil et l’investit de tous pouvoirs pour agir efficacement.
Faut-il rappeler que le Royaume, qui bénéficie d’un statut avancé auprès de l’Union Européenne (UE), a entamé depuis plusieurs années, un processus de convergence réglementaire en matière de droit de la concurrence.
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Un processus où la banque mondiale joue un rôle important : « Notre appui à l’amélioration du climat des affaires date de plus de 10 ans, et nous nous réjouissons des avancées réalisées par le Royaume. Mais, beaucoup reste à faire pour faciliter l’émergence d’un nouveau secteur privé. Nous continuerons à apporter notre expertise pour accompagner le Maroc dans son processus de renforcement du cadre de la concurrence », a déclaré Marie Françoise Marie-Nelly, Directrice du Département Maghreb et Malte à la Banque mondiale.
IFC, très mobilisée en faveur de l’amélioration du climat des affaires au Maroc, a conduit, du 3 au 5 avril 2019, une mission d’identification d’un projet d’assistance technique pour le renforcement du cadre de la concurrence au Maroc. L’objectif principal était de définir, avec toutes les parties prenantes, les actions à mettre en œuvre pour développer davantage l’écosystème de la concurrence, et renforcer le rôle du Conseil de la Concurrence.
Ce séminaire tenu aujourd’hui s’inscrit dans la continuité des actions engagées par le Groupe de la Banque mondiale afin de soutenir le Conseil de la Concurrence dans ses différentes missions visant à assainir et renforcer le cadre de la concurrence dans le Royaume.
Rappelons que dans un rapport publié en 2018 sur la concurrence au Maroc, l’OCDE a appelé à renforcer le rôle du Conseil de la Concurrence. « Une amélioration de l’écosystème de la concurrence au Maroc devrait permettre au secteur privé d’être plus compétitif et innovant. Nous sommes prêts à appuyer le Conseil de la Concurrence dans sa mission ainsi que des acteurs clé comme le MAGG et le secteur privé, et à fournir l’appui technique nécessaire sur la base des meilleures expériences internationales », a ajouté Xavier Reille, Directeur IFC pour la région Maghreb.
Le séminaire constitue d’ailleurs le premier jalon d’un partenariat fructueux entre le Groupe de la Banque mondiale et le Conseil de la Concurrence visant à offrir au Conseil toute l’expertise nécessaire pour relever les défis du futur.