La promotion de l’entrepreneuriat constitue pour le Maroc est un véritable levier de développement et de croissance. L’appui à la création des très petites et petites entreprises (TPE/PE) permettrait au Pays de faire émerger une nouvelle génération de jeunes entrepreneurs porteurs de projets innovants et contemporains.
Les fortes mutations technologiques à l’ère de la mondialisation et de la globalisation des services forment en effet un danger potentiel pour les entreprises classiques du tissu économique marocain. La digitalisation accrue des offres, le traitement rapide des requêtes clients et la personnalisation des services constituent, entre autres, des défis à relever par les entreprises nationales afin de garantir leur survie, pérennité et compétitivité.
Le durcissement des conditions d’accès au financement, en termes de garanties et de coûts des prêts octroyés, a toujours été une entrave pour le lancement des activités ou le développement des métiers des TPE-PME marocaines. L’absence d’un véritable appui financier et technique auxdites entreprises, depuis la création de l’entreprise locale jusqu’à son développement, ne permettait pas au Maroc de réaliser des points importants en termes de croissance économique et exportations commerciales, ce qui induisait à de faibles niveaux de compétitivité du tissu économique marocain (seulement 7% du total des entreprises marocaines qui réalisent des opérations à l’export).
Dans cet ordre d’idées, Le Programme Royal intégré d’appui et de financement des entreprises apporte en effet, et pour la première fois au Maroc, un soutien monétaire inédit au tissu économique marocain. Au-delà des taux d’intérêt très attractifs, les garanties sont levées du financement et le montant du prêt peut atteindre jusqu’à la somme de Un Million Deux Cent Mille Dirhams (1 200 000 DH), permettant aux entreprises ne dépassant pas les cinq ans en terme d’activité de disposer d’une somme d’investissement ou d’un fond de roulement à moyen-court terme (jusqu’à 7 ans avec possibilité de financement du cycle d’exploitation).
Néanmoins, l’accompagnement des entreprises bénéficiaires du Programme « Intilaka » demeure le point le plus important pour la réussite de cette initiative. La pénétration des marchés locaux, régionaux et nationaux, la digitalisation desdites entreprises, l’internationalisation des offres ainsi que l’industrialisation de la production, demeurent parmi les premiers aspects qui doivent être couvert en matière d’appui et de suivi technique.
Le libre accès aux commandes publiques et privées par la Très Petite Entreprise (TPE) et les Auto-Entrepreneurs du tissu économique marocain permettrait en effet de faire émerger une nouvelle génération d’entreprises à fort potentiel de croissance, ce qui engendrera l’apparition d’une nouvelle classe moyenne dans la société marocaine, formée essentiellement de jeunes entrepreneurs, que ça soit en milieu rural ou urbain. De ce fait, la promotion de l’entrepreneuriat au Maroc entraînerait une réduction significative du taux d’inactivité concernant la « population active inoccupée », en l’occurrence une baisse remarquable au niveau du taux de chômage national.
Ainsi, il incombera aux Commissions Régionales chargées du programme « Intilaka » d’assurer un suivi continu des opérations d’exploitation et d’investissement des entreprises et porteurs de projets bénéficiaires dudit programme, en mettant à leur disposition les outils essentiels au pilotage de la performance, et ce à travers des formations opérationnelles pointues (Quick Training Process), ainsi que les informations régionales nécessaires pour la bonne conduite de leur projets sur le territoire concerné. De ce fait, les conseils en matière d’entrepreneuriat doivent couvrir en effet les spécificités culturelles de chaque région et le comportement de la clientèle locale.
Youssef Guerraoui Filali, Directeur du Centre Marocain pour la Gouvernance et le Management