Dans tous les pays du monde, les petites et moyennes entreprises (PME) contribuent à la dynamique productive de leur économie, constituent la trame du tissu industriel national et participent positivement à la croissance économique, à la création d’emplois et au développement régional et local.
Malgré les efforts consentis et l’appui de l’Etat à ce tissu productif, les petites et moyennes entreprises (PME) ont du mal à décoller, surtout ces dernières années. C’est pourquoi ces entreprises ont aujourd’hui besoin davantage de confiance de la part de l’Etat, et aussi des établissements publics et collectivités territoriales. C’est la voie à travers laquelle l’investissement national pourrait retrouver le niveau souhaité.
Dans son Discours du Trône du 29 juillet 2018, Sa Majesté Le Roi Mohammed VI avait appelé à l’accompagnement destiné aux petites et moyennes entreprises, qui représentent 95% du tissu économique national, pour la facilitation de leur accès au financement, l’accroissement de leur productivité, et la formation et la mise à niveau de leurs ressources humaines. Le but recherché est bien de rehausser la compétitivité de ces entreprises, de renforcer leurs capacités exportatrices, et d’accroître leurs potentiels de création d’emplois.
Dans ce contexte, on trouve parmi les priorités du projet de loi de finances (PLF) celle consistant à donner une nouvelle dynamique à l’investissement et l’appui aux entreprises, en se concentrant sur la mise en œuvre des recommandations des troisièmes Assises Nationales sur la Fiscalité, en poursuivant la liquidation de la dette relative à la TVA, en réduisant les délais de paiement, en plus de la création d’un compte d’affectation spéciale dédié à l’entrepreneuriat. Cet outil de financement qui sera baptisé «Fonds d’appui au financement de l’entrepreneuriat» sera doté de 6 milliards de dirhams sur trois années budgétaires et ce à raison de deux milliards de dirhams par an. C’est un fonds de promotion et de soutien financier pour les petites et moyennes entreprises.
D’autre part, le PLF prévoit une réduction des délais de paiement, l’apurement des arriérés de TVA, la simplification des fonds de garantie pour améliorer l’accès au financement, et la révision du barème actuel de l’IS pour l’adapter aux spécificités des PME. Notons que les mesures d’encouragement de l’entreprise et de l’investissement sont de deux natures: des mesures urgentes à court terme, et des mesures à moyen terme, avec notamment la simplification des procédures. Sans doute, ces mesures vont promouvoir l’investissement productif, et appuyer l’entreprise dans le but de relever le rythme de la croissance économique, seul garant de la création de la richesse et d’emploi.
Le moment est venu pour accorder un intérêt particulier aux PME, levier de croissance et de compétitivité, de rehausser leur productivité et d’assurer un accompagnement adapté à leurs besoins et de leur fournir le cadre adéquat au développement de leurs activités. Le PLF 2020 traduit cet intérêt particulier, mais les dispositions prévues dans le projet de loi restent encre sur papier, si l’Etat n’arrivera pas à améliorer la situation les PME.
En effet, les PME doivent être accompagnées pour pallier leurs difficultés. Pour faciliter cet accompagnement, l’État devra mettre en place des structures chargées d’assister les PME en améliorant leur formation et en leur fournissant un appui technique, en traduisant les nouvelles dispositions relatives au PME prévues dans la loi de finances .
Aussi, est-il nécessaire que les structures d’accompagnement des PME soient indépendantes pour garantir aux dirigeants d’entreprises que leur but n’est pas de conduire un redressement pour le compte de L’État mais bien un accompagnement pour rehausser le niveau de ces PME.
Par Khalid Cherkaoui Semmouni, Directeur du CREPS