Ecrit par Imane Bouhrara |
Le chef de gouvernement a présenté la feuille de route de la nouvelle majorité. Il a ainsi décliné le programme gouvernemental 2021-2026. Place à l’action.
Le chef de la nouvelle majorité gouvernementale, Aziz Akhannouch a présenté ce lundi 11 octobre, le programme gouvernemental en séance plénière devant les deux chambres (un programme qui ne manquera pas d’obtenir le vote de confiance du Parlement).
Ce qui marque le top départ de l’action du nouvel exécutif en confort total puisque les trois partis composant la majorité totalisent 269 sièges sur les 395 de la chambre des représentants, et 63 sièges sur les 120 que comptent la chambre des conseillers sans oublier les sièges décrochés par leurs syndicats.
Au niveau des élections des membres des conseils des préfectures et des provinces, le Trio RNI-PAM-PI a raflé 1.000 sièges sur 1.365.
Sur les communes, la majorité dispose de 21.805 sièges sur 31.897 alors qu’elle a 483 sièges sur 678 au niveau des conseils des régions. Aussi, la majorité compte-elle 1.361 sièges sur les 2.230 au niveau des chambres professionnelles.
Sans oublier la présidence des 12 régions, et la majorité des conseils communaux, provinciaux et électoraux (mairies des grandes villes).
Grands axes du programme gouvernemental
Cinq principes directeurs :
- Amélioration du choix démocratique et du renforcement de ses mécanismes
- L’institutionnalisation de la justice sociale
- Placer le capital humain au cœur de l’activation du modèle de développement
- Faire de la dignité du citoyen la base des politiques publiques
- Elargir la base de la classe moyenne et le renforcement de son pouvoir d’achat
Trois axes stratégiques :
- Le renforcement des bases d’un Etat social
- L’incitation de l’économie au profit de l’emploi
- La consécration de la bonne gouvernance dans la gestion publique
Dans ce sillage, le chef de gouvernement a insisté que ces axes n’excluent pas la poursuite des politiques sectorielles en cours, la mise en place de nouvelles stratégies ni du soutien qui doit être apporté à des secteurs stratégiques comme l’eau, les mines, l’énergie, l’environnement, l’habitat, le transport, les services financiers…
Dix engagements
Le programme gouvernemental tel que présenté par Aziz Akhannouch est assorti de 10 engagements majeurs, notamment la création d’un million d’emploi au cours de ce nouveau mandat, l’amélioration de l’activité des femmes à 30% au lieu de 20% actuellement, l’activation de la protection sociale globale, la protection et l’élargissement de la classe moyenne ainsi que l’émergence d’une classe moyenne rurale, la mobilisation de l’écosystème de l’enseignement en faveur de l’amélioration du classement du Maroc parmi les 60 premiers pays au monde, l’activation du caractère officiel de l’amazighe en mobilisant un fonds doté d’un milliard de DH d’ici 2025… Sans oublier l’amélioration progressive des équilibres macroéconomiques du Maroc.
Premier axe stratégique : la politique sociale, une priorité pour répondre aux besoins exprimés
Le gouvernement a ainsi identifié 4 bases pour assoir une véritable politique sociale, notamment la généralisation de la protection sociale, la lutte contre les disparités sociales et économiques à travers une pension pour les personnes âgées afin de préserver leur dignité, des indemnités pour les familles nécessiteuses, ainsi qu’une politique globale au profit des personnes à besoins spécifiques. Dans ce sens, les associations et la société civile seront soutenues pour améliorer l’intégration de cette catégorie…
Aussi, sera-t-il procédé à l’accélération de la mise en place du registre social unifié pour un meilleur ciblage efficace des populations bénéficiaires et une meilleure rationalisation des programmes sociaux.
Cette politique sociale passe par ailleurs par le renforcement des secteurs de l’éducation (formation initiale par la création d’une faculté et la formation continue ainsi que l’amélioration du revenu minimum qui sera l’objet d’un dialogue social avec les centrales syndicales) et de la santé dans le cadre de l’élargissement de la protection sociale.
2ème axe stratégique : Une économie au profit de l’emploi
Face aux effets de la crise, le gouvernement entamera une transition économique dictée par trois principes de base :
- Faire de l’emploi l’axe majeur des politiques publiques dans le domaine économique
- Renforcer la préférence nationale dans les productions et services stratégiques
- Marqueter mondialement le produit marocain et le protéger contre la concurrence déloyale
Cette nouvelle politique de transformation passe par cinq axes :
- Mettre en place une politique d’urgence pour accompagner les catégories exclues du marché du travail
- Mettre en place un programme national et régional pour soutenir les nouvelles entreprises dans les secteurs porteurs
- Activer des réformes structurelles pour soutenir l’économie nationale
- Mettre en œuvre des politiques sectorielles ambitieuses aux niveaux national et local
- Mise en œuvre d’une politique active pour soutenir l’activité économique des femmes.
Le gouvernement mettra en œuvre les orientations royales en faisant du Fonds Mohammed VI pour l’investissement un levier de diversification, d’amélioration et de valorisation de la production nationale.
3ème axe stratégique : la consécration de la bonne gouvernance dans la gestion publique
Dans ce sillage, le chef de gouvernement a insisté sur cinq points majeurs :
- La mise en œuvre de la régionalisation avancée et de la déconcentration administrative
- La proximité et la modernisation de l’appareil administratif avec un renforcement du contrôle de la qualité des services publics
- La réduction des disparités spatiales
- L’accélération de la transformation digitale
- La gestion juste et responsable des ressources hydriques et l’accélération de la transition environnementale.