En mars 2016, les patients atteints de maladies chroniques ont eu droit à une bonne nouvelle. La raison, la signature d’une convention nationale entre les Organismes Gestionnaires et les Pharmaciens d’Officine qui devait leur permettre d’accéder plus facilement à des soins qui s’avèrent très coûteux.
En effet, l’objectif de la convention était d’offrir aux assurés AMO le bénéfice de la dispense de l’avance des frais sur certains médicaments remboursables au titre de l’AMO. En d’autres termes, ils ne devaient payer que la partie non couverte par le remboursement du prix de médicaments chers pouvant atteindre 38.000 DH par boîte. Des médicaments essentiellement destinés au traitement de maladies chroniques tel que les Cancers, la Sclérose en plaque, les Hépatites virales, l’Insuffisance rénale, la Thalassémie, la Polyarthrite rhumatoïde…
Une convention qui devait permettre aux patients assurés de faire d’une pierre deux coups. D’une part accéder à une liste de médicaments chers (liste de 118 médicaments) et d’autre part alléger la part restant à leur charge et ce via les différentes pharmacies d’officine conventionnées parmi les 12.000 officines du Maroc.
Sauf que 3 ans plus tard, cette convention n’est pas appliquée par la plupart des pharmacies conventionnées qui ne sont que de l’ordre de 1.300 soit à peine 10,8% des officines. D’après les chiffres annoncés par Abdelaziz Adnane, Directeur de la CNOPS, lors de la 20ème session de son Conseil d’administration au titre de l’AMO-secteur public, tenu le 25 juillet, 35.406 dossiers ont été traités entre juin 2016 et fin 2018 pour une totale dépense de 538 MDH. Un chiffre relativement faible eu égard aux dépenses faramineuses de patients atteints de maladies lourdes.
En effet, bon nombre de pharmaciens signataires refusent d’appliquer ladite convention en raison des retards de paiement par les organismes gestionnaires mais aussi par les marges de bénéficies qu’ils jugent très faibles par rapport aux montants engagés pour l’achat de ces médicaments coûteux.
Du côté des patients, c’est une double galère. D’une part, la maladie. Et d’autre part le processus de traitement des dossiers de prise en charge des médicaments coûteux est très complexe et long. Entre le dépôt du dossier et la réception de l’accord, il faut compter parfois entre 4 à 6 mois voire plus. Un temps d’attente inconcevable pour des malades dont la survie dépende de soins imminents.