Le projet de préparation d’un marché carbone lancé en 2015 est toujours en cours. L’intégration du Maroc au marché très complexe du carbone à l’échelle internationale n’est pas pour sitôt.
S’engager dans la lutte contre le changement climatique c’est louable mais encore faut-il fédérer toutes les composantes de la société. Et l’un des secteurs clés pour gagner cette bataille est bel et bien celui de l’industrie. En effet, ce dernier est responsable d’une bonne partie des émissions de gaz à effet de serre qui menacent l’avenir de la planète. Par conséquent, sans l’implication effective des industriels, les engagements environnementaux resteront lettre morte. D’où l’intérêt de créer un marché carbone qui se base sur le principe pollueur-payeur.
Le Maroc, qui affiche depuis plusieurs années sa détermination à jouer un rôle dans ce combat, a placé la mise en place de ce mécanisme en priorité. Une ambition qui ne date pas d’aujourd’hui. Le Maroc a créé en 2007 le Fonds capital carbone Maroc (FMMC), doté de 300 MDH. Malheureusement, les réalisations dudit fonds ont été insignifiantes. En 10 ans, seule une opération d’achat de 2 millions de tonnes de CO2 a été effectuée.
C’est la raison pour laquelle, il a été décidé de le liquider par anticipation, soit un an avant sa date de clôture. Une défaite qui ne va pas décourager le Maroc dans sa volonté d’intégrer le marché mondial du carbone. En 2015, il lance un projet de préparation d’un marché carbone qui vise à mettre en place un mécanisme de crédits carbone au cours des six prochaines années. Le but est de lui permettre à la fois de générer des crédits de carbone de qualité et d’intégrer à un système international au moment opportun.
Le projet vise également à utiliser le financement de l’Initiative Partnership for Market Readiness (PMR) afin d’établir les bases nécessaires pour un mécanisme de crédits carbone (Marché carbone) dans trois secteurs appropriés (production d’électricité, ciment et phosphates). L’accent sera ainsi mis sur le développement d’un système qui est approprié pour un mécanisme de crédit tout en assurant la flexibilité pour permettre son adaptation sur la base de l’évolution du contexte national et international.
Mais là encore, le Maroc avance lentement. Son intégration à ce marché très complexe du carbone n’est pas pour sitôt. Et pourtant ce retard n’est pas sans conséquences eu égard à l’accélération de la dégradation de notre planète et ses répercussions sur notre pays qui subit de plein fouet les effets du changement climatique.