Bien que l’usage des cryptomonnaies soit interdit au Maroc depuis 2017, un projet de loi est sur le point de voir le jour, selon Abdellatif Jouahri, le Wali de Bank Al-Maghrib (BAM).
Le Gouverneur de la Banque centrale a fait cette annonce mardi 20 décembre, à l’issue du dernier Conseil de BAM pour 2022, tenu le jour même, précisant que le Draft complet est prêt pour mettre en place un cadre réglementaire adéquat.
Il s’agit d’un revirement puisqu’en 2017, BAM, le Ministère de l’Économie et des Finances, et l’AMMC avaient interdit l’usage des cryptomonnaies au Maroc.
En effet, une circulaire diffusée à l’époque attirait l’attention du public sur les risques associés à l’utilisation des monnaies virtuelles, dont principalement l’absence de protection du consommateur, la volatilité du cours de change de ces monnaies virtuelles contre une devise ayant cours légal, outre l’utilisation de ces monnaies à des fins illicites ou criminelles, notamment le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme.
Sauf que cela n’a pas pu empêché l’engouement pour ces cryptomonnaies particulièrement le Bitcoin. Chiffres à l’appui, le Maroc figure dans le top 10 des pays africains ayant connu une forte croissance du nombre des détenteurs de la monnaie virtuelle avec 1,15 million d’utilisateurs en 2022 avec 8.612 dollars de PIB par habitant, soit plus de 3% de la population, selon le Policy Center for the New South.
Il fallait donc encadrer cette activité au Maroc et selon le Wali de BAM, des discussions doivent être engagées avec toutes les parties prenantes, notamment l’Autorité marocaine des marchés de capitaux (AMMC) et l’Autorité de Contrôle des Assurances et de la Prévoyance Sociale (ACAPS).
Il a assuré avoir procédé à une définition spécifique de la cryptomonnaie et préparé une enquête grand public qui détaille les spécificités et l’utilisation de cette monnaie virtuelle au Maroc, sans donner un échéancier précis quand est-ce que cadre réglementaire relatif aux cryptomonnaies sera effectif.
Une loi qui s’impose surtout en raison des dernières faillites observées dans le monde comme le cas BlockFi.