Le Maroc reçoit la plus lourde amende de la FIFA pour ce mondial, Noureddine Amrabat un avertissement et mêmes les supporters se sont faits remonter les bretelles.
Paradoxalement, la FIFA ferme les yeux sur des faits plus graves d’autres pays !
Résolument les déboires du Maroc avec la FIFA n’en finissent pas. Dernier épisode en date est la condamnation de la Fédération royale marocaine de football à 620.000 DH (65.000 francs suisses). Il s’agit de la plus lourde sanction pour l’instant, pour ce mondial 2018.
Les motifs reprochés ? La FIFA a déclaré une charge disciplinaire liée à six membres du personnel marocain qui « ont forcé leur entrée sur le terrain après le coup de sifflet final ». L’entraîneur adjoint Patrice Beaumelle a également été averti pour « comportement inapproprié ». Le président de la fédération marocaine Fouzi Lekjaa a été averti d’être venu dans la zone technique de l’équipe pendant le match, rapportait l’Associated Press (AP).
La FIFA a également averti l’ailier Noureddine Amrabat pour inconduite après un but en Espagne qui a coûté à l’équipe une victoire en phase de groupes. Dans une prise vidéo, juste après le match Maroc-Espagne, Amrabat a fait une réaction à chaud concernant le système d’examen vidéo de la FIFA. La séquence a fait en quelques secondes le tour du monde et elle a d’ailleurs fait le grand bonheur des supporters marocains déboutés donnant lieu à hashtag largement repris par les Marocains.
Même les supporters n’échappent pas à la vindicte de la Fifa qui lance à l’égard du Maroc une autre accusation concernant des troubles de foule provoqués par des supporters marocains qui ont jeté des objets dans le stade.
Un deux poids deux mesures flagrant
La coupe du monde a été émaillée de faits bien plus graves mais qui ne semblent pas intéressés la FIFA outre mesure. Ainsi l’Association Suisse de Football (ASF) n’a écopé d’aucune amende pour le geste des deux buteurs, Granit et Xherdan, de l’équipe de Suisse qui avait mimé un aigle albanais lors du match contre la Serbie. Encore moins les propos du sélectionneur de la Serbie, Mladen Krstajic, qui affirmait que la place de l’arbitre du match de son équipe contre la Suisse était au Tribunal pénal international de La Haye.
Fautes arbitrales : Un courrier en lieu d’une saisie ou une réclamation ?
Cette amende intervient peu de temps après que la Fédération royale marocaine de football s’était adressée par courrier au président de la FIFA pour qu’il prenne les « mesures qui s’imposent et procéder aux ajustements nécessaires à l’effet de réparer ces injustices et garantir les conditions d’une compétition assurant une égalité des chances à toutes les équipes qui doit primer sur toute considération ».
La fédération s’indigne par la même occasion de l’injustice qu’a subi la sélection nationale par les erreurs arbitrales survenues notamment dans les matchs face au Portugal et l’Espagne qui « ont gravement pénalisé notre sélection nationale en la privant de jouer ses chances de qualification à égalité avec les équipes concurrentes de son groupe ».
La fédération rappelle dans son courrier l’usage sélectif du VAR : « Le recours à la vidéo assistance aux arbitres (VAR) n’a servi qu’à préserver les intérêts de nos concurrents. En témoigne le non recours à cette technologie, sensée amoindrir le biais de subjectivité arbitrale, sans le cas de penaltys non sifflés en faveur du Maroc face au Portugal (4ème, 30ème et 80ème minutes). En revanche, elle a été utilisée pour valider indûment le 2ème but de l’Espagne entaché par plusieurs erreurs : Une sortie de but non signalée par les arbitres aboutit à un corner qui a été exécuté du mauvais côté, et qui a donné lieu à ce deuxième but espagnol ».
Un courrier qui ne spécifie pas clairement quel en est l’objet et qui ne correspond à un aucun des recours spécifiés dans la loi de la Fifa pour la coupe du monde 2018. Ce qui laisse entrevoir peu d’espoir de voir ce courrier aboutir réellement à quelque chose.
Le Sénégal proteste aussi contre les fautes arbitrales
La Fédération sénégalaise de football (FSF) vient d’adresser deux lettres à la FIFA, une de protestation et une de réclamation. La première lettre se plaint des décisions arbitrales de M. Milorad Mazic contre la Colombie. La Fédération sénégalaise (FSF) estime que l’arbitre n’avait pas à annuler le penalty initialement sifflé pour une faute sur Sadio Mané puis annulé de manière très litigieuse après usage du VAR. L’instance réclame également un penalty pour une main non sifflée de Yerry Mina dans la surface colombienne. « Ces faits ayant été à l’origine directe de l’élimination du Sénégal nous ont motivé à vous saisir dans cette lettre de protestation, en espérant que toute la suite requise lui sera accordée », lit-on dans la lettre.
La FSF a également adressé une lettre de réclamation pour « infraction aux règles d’éthique et de fair-play ». Ce courrier « porte sur le comportement inacceptable et attentatoire aux valeurs d’éthique et de fair-play prônées par la FIFA à l’occasion de l’autre match du groupe Japon VS Pologne. A partir de l’ouverture du score par la Colombie dans le match nous opposant, il est de notoriété publique que l’équipe du Japon s’est adonnée à un refus de jouer aux antipodes des principes gouvernant le sport, comportement qui a valu aux deux équipes des huées du public et qui a été relaté par l’ensemble des observateurs et la presse internationale. L’entraîneur du Japon n’a pas hésité en conférence de presse à assumer ouvertement la décision de manipuler le résultat du match ». La fédération réclame « que des procédures idoines soient ouvertes » et que « des sanctions appropriées soient prises contre les personnes et équipes mises en cause ».