À la fin de l’exercice 2021, la base de clients de Maroc Telecom s’élevait à 74,2 millions, en croissance de 1,8 % en glissement annuel, portée par une croissance de 1,9 % de la base de clients mobiles internationaux, ainsi qu’une augmentation de 1,6 % de la base de clients marocains.
« Cependant, même si sa base de clients mobile au Maroc a bondi de 2,1%, le groupe a perdu des parts de marché sur ce segment », rappellent les analystes de CFG Bank.
Et d’ajouter : « En effet, il est passé de 41,0% à la fin du T3-2020 à 38,5% à la fin du T3-2021 (derniers chiffres disponibles). Maroc Telecom fait d’ailleurs face à un paysage concurrentiel plus tendu au niveau national, notamment sur le segment mobile ».
Par ailleurs, ils tiennent à souligner que la base clients FTTH au Maroc a connu une croissance record de 47%, grâce à l’impact continu de la crise sanitaire sur le comportement des consommateurs.
A fin 2021, le chiffre d’affaires consolidé d’IAM a diminué de 2,7% (-2,0% à périmètre constant) s’établissant à 35 790 MDH (vs 36 769 MDH à fin FY-2020), soit un taux de réalisation de 99,1% par rapport aux estimations FY-2021E (CFG 2021E : 36 102 M MAD). En effet, les revenus enregistrés au Maroc et à l‘étranger ont été inférieurs aux attentes.
Ainsi, alors que les revenus au Maroc ont été inférieurs de 175 MDH aux attentes (CFG 2021E : 20 081 MDH vs FY-2021 : 19 906 MDH), soit un taux de réalisation de 99,1% par rapport aux prévisions ; le chiffre d’affaires à l’international est en baisse de 224 MDH par rapport aux estimations (CFG 2021E : 17 136 M MAD vs FY-2021 : 16 912 M MAD), soit un taux de réalisation de 98,7% par rapport aux prévisions.
Cependant, à périmètre constant, la croissance du chiffre d’affaires des opérations à l’étranger est conforme aux estimations de CFG Bank (+1,5%). Cette performance à l’étranger a été permise par une forte croissance des revenus de la data mobile (+18,8% à périmètre constant) et des services de mobile money (+13,1% à périmètre constant).
Sur l’exercice 2021, les revenus du Maroc ont diminué de 4,7% à 19 906 MDH (soit un taux de réalisation de 99,1% par rapport à nos estimations FY-2021E), impactés par la baisse significative des revenus mobiles et dans une moindre mesure, par une baisse de 0,5% des revenus du Fixe ;
Il est à noter que grâce à l’impact continu que la pandémie a encore sur le comportement des consommateurs, IAM a enregistré un très fort bond de sa base de clients FTTH (+47%) qui a entraîné une augmentation de 19% de l’utilisation des données fixes. Cela a permis au groupe d’atténuer en partie la baisse de sa base clients Fixe et Haut Débit (-1,7%), elle-même conséquence d’une concurrence plus tendue.
« Les activités mobiles du groupe ont souffert d’une baisse des tarifs de terminaison d’appel mobile à partir de décembre 2020 (-35% pour IAM, -25% pour Orange, et -22% pour Inwi), ainsi que d’une concurrence plus rude qui a conduit Maroc Telecom à enregistrer un baisse significative de la part de marché (elle est passée de 41,0% à la fin du T3-2020 à 38,5% à la fin du T3-2021). Pour les années à venir, les tarifs de terminaison d’appel mobile devraient rester stables car la convention avec l’ANRT est pluriannuelle », annoncent les analystes de CFG Bank.
Au total, ils concluent qu’il s’agit d’une année généralement difficile et mouvementée pour l’opérateur télécom national historique qui a souffert (i) d’un environnement concurrentiel plus contraignant, et (ii) d’une baisse des tarifs de terminaison d’appel mobile tant au Maroc qu’à l’étranger. De plus, Maroc Telecom est aujourd’hui confronté à plusieurs contestations judiciaires tant au Maroc qu’à l’étranger.
D’après eux, si l’impact négatif de la baisse des tarifs de terminaisons d’appels mobiles se sera fait sentir dans son intégralité au cours de l’année écoulée, la nouvelle configuration du marché dans lequel Maroc Telecom fait face à une concurrence plus tendue devrait encore avoir des répercussions négatives sur le groupe au cours des prochaines années. Ils s’attendent à ce que le groupe continue de perdre des parts de marché bien qu’à un rythme beaucoup plus lent.
« Considérant que la pression concurrentielle est plus forte que prévu, et qu’il pourrait y avoir un changement de paradigme dans le sens où Maroc Telecom risque de perdre plus de parts de marché que prévu sur le segment mobile, nous avions décidé de baisser notre objectif de prix à 146 MAD ( contre 150 MAD précédemment) », est-il annoncé.
Avec un cours actuel de 138 DH, Maroc Telecom traite sur des multiples forward EV/EBITDA 2022E et 2023E de respectivement 7,9x et 7,8x.
Les analystes estiment que ces niveaux de valorisation restent en ligne avec la valeur intrinsèque du groupe compte tenu (i) des conditions de marché actuelles avec un coût du capital très faible, et (ii) des perspectives de croissance d’IAM.
Par conséquent, ils recommandent aux investisseurs de le détenir sur la base d’un prix cible de 143 DH, induisant un potentiel de hausse de 3,5%.