Longtemps le vent en poupe, le secteur du micro-crédit qui compte un réseau de 1.767 points de vente, a totalisé en 2018 quelques 890.000 clients en baisse de 3,8%, dont près de la moitié sont des femmes.
Ce secteur jouit d’une attention particulière puisqu’il est identifié comme un vecteur de réduction de disparités notamment financières. En effet, une large partie de la société marocaine ne peut prétendre à des produits financiers classiques. Pour démocratiser cet accès, et renforcer le rôle du micro-crédit comme facteur d’inclusion financière, le premier novembre 2018, Mohamed Benchaâboun a présenté en Conseil de gouvernement le projet de loi n°85-18 modifiant la loi n°18.97 relative au microcrédit, et qui propose de relever le plafond des financements accordés à 150.000 DH au lieu de 50.000 DH, adopté depuis.
En effet, une étude menée par les services dudit ministère avait révélé que 31% des TPE, dont le nombre est près de 21.600 unités non clientes des associations de microcrédit souhaitent un montant de crédit supérieur à 50.000 DH. C’est dire les ambitions pour ce secteur en matière de financements des activités génératrices de revenus.
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En 2018, selon le rapport de supervision bancaire de Bank Al-Maghrib, les prêts accordés par les associations de micro-crédit à la clientèle ont totalisé un encours brut de près de 6,8 milliards de dirhams, marquant une hausse de 2,5%, après celle de 3,7% un an auparavant. Il en découle un encours moyen de 8.000 dirhams, soit 1.000 dirhams de plus par rapport à 2017.
Le secteur reste très marqué par une forte concentration puisque près de 92% des crédits sont accordés par les trois plus grandes associations. Les crédits à la microentreprise représentent 88% du total, en baisse d’un point par rapport à 2017.
Près de 76% des crédits sont concentrés au niveau du milieu urbain, contre 70% une année auparavant. La part des prêts individuels a gagné 3 points, passant de 70% à 73%.
Évolution des emplois des associations de micro-crédit
L’année a été également marquée par un important repli de 8% de l’encours des créances en souffrance, à près de 204 millions de dirhams après une hausse de 20% en 2017, dégageant un taux de risque de 3%, au lieu de 3,3% une année plus tôt. Cette amélioration est liée notamment à des opérations de radiation de créances en souffrance. Le taux de couverture de ces créances par des provisions s’est renforcé à 86% contre 82% en 2017, note le rapport.
Les créances sur les établissements de crédits et assimilés, constituées principalement de dépôts auprès des banques, sont en hausse de 23,1% à 806 millions de dirhams, soit 10% du total actif.
Évolution des ressources des associations de micro-crédit
Les dettes envers les établissements crédit, représentant plus que la moitié des ressources des associations de micro-crédit, se sont appréciées de 3,8% à 4 milliards de dirhams, après une baisse de 1,3% une année auparavant. Elles sont constituées à hauteur de 88% de l’endettement auprès des banques locales.
Les fonds propres de ces associations ont été renforcés de 2,4% à près de 2,9 milliards de dirhams, soit 36% des ressources.
Le secteur des associations du micro-crédit a clôturé l’exercice 2018, avec un bénéfice net de 188 millions de dirhams, enregistrant une hausse de 5% après une baisse de 15% en 2017, soit un ROA de 2,4% et un ROE de 6,6%.