L’Organisation internationale pour les migrations (dénommée l’OIM) se propose d’engager des prestataires de service pour le projet régional « Protéger les travailleurs en mouvement dans la région MENA ». Le Maroc pays d’origine et de transit n’en est pas exclu.
Il n’y a pas un jour qui passe sans que l’on entende parler de drame lié à la migration. Les migrants sont souvent en quête d’une vie meilleure et, par ricochet, d’un travail décent. Malheureusement, la plupart du temps la situation tourne au vinaigre.
L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) lance une étude sur le recrutement des travailleurs marocains à l’étranger et sur le recrutement des travailleurs étrangers au Maroc. Le prestataire attributaire de l’étude est censé commencé sa mission à la date du 23 septembre 2019.
Cette étude intervient dans un contexte où le travail est la principale motivation pour la migration internationale. Les crises économiques, politiques et environnementales ou le vieillissement des populations dans certaines parties du monde ont boosté la migration de la main-d’œuvre. Sur les 258 millions de migrants internationaux, 164 millions sont des travailleurs migrants (OIT, 2018), parmi eux près de 21 millions (OIT, 2017) sont piégés dans des conditions de travail forcé générant 150 millions de dollars de profit pour les autres parties.
Les migrants se retrouvent confrontés à des difficultés pour accéder au marché du travail formel et se voient ainsi astreints à opter pour le secteur informel. Pis encore nombre d’entre eux possèdent une connaissance limitée des lois et de leurs droits. Ce qui aggrave leur situation.
De cet état de fait marqué par une industrie de recrutement, en grande partie non réglementée, il résulte un climat prédateur pour les travailleurs migrants dans lequel l’exploitation et les violations des droits de l’homme sont légion.
On assiste à des pratiques qui vont à l’encontre des conventions internationales et des lois nationales de nombreux pays et qui mettent à mal l’aspect développement de la migration de travail.
D’où la nécessité d’assurer une mobilité de main d’œuvre sécurisée et durable comme facteur essentiel pour le développement économique tant pour les migrants que pour les pays d’origine et d’accueil. La protection des droits des migrants s’est imposée comme un enjeu crucial pour bon nombre de pays, à l’instar du Maroc – pays d’origine et de transit pour les migrants qui souhaitent s’installer en Europe mais également pays de destination depuis plusieurs années – en vertu de sa nouvelle politique migratoire fondée sur les droits de la personne de 2013.
Le Royaume est soucieux de contribuer à la protection des travailleurs marocains souhaitant travailler à l’étranger mais aussi de lutter contre l’exploitation des travailleurs étrangers sur son territoire, et ce, en favorisant des pratiques de recrutement éthiques.
L’étude en question devrait se décliner en deux volets dans le cadre du projet régional « Protéger les travailleurs en mouvement dans la région MENA » dont l’objectif est de contribuer à la protection des travailleurs migrants en mouvement à travers la promotion de pratiques de recrutement éthiques. Ce projet est mis en œuvre dans trois pays de la région MENA : l’Egypte, la Jordanie ainsi que le Maroc.
Le premier volet va permettre d’identifier les procédures et pratiques de recrutement des travailleurs marocains avant leur départ à l’étranger.
Le second volet se penchera sur les procédures et pratiques de recrutement des travailleurs étrangers au Maroc avant leur départ du pays d’origine. Un pays d’origine de travailleurs étranger résidents au Maroc est à déterminer en concertation avec le gouvernement marocain.
Le prestataire sera ainsi dans l’obligation d’appuyer le gouvernement marocain à créer un système de suivi à travers l’identification du fonctionnement du processus de recrutement et à formuler des recommandations en matière de politiques et de pratiques d’application de la loi qui rendraient les intermédiaires, les agences et les employeurs responsables des règles de recrutement plus responsables ;
Identifier les défis auxquels les travailleurs migrants sont confrontés durant le processus de recrutement afin de les informer de leurs droits et obligations, et ainsi renforcer leurs capacités à lutter contre les pratiques abusives ;
Favoriser le recrutement responsable en aidant les acteurs respectueux des pratiques de recrutement éthique.