Hamza El Baroudi Directeur Général d’EMOB considère que l’utilisation de motos électriques permettra non seulement de protéger l’environnement mais contribuera également à réduire la dépendance du Maroc vis-à-vis des hydrocarbures.
Ecoactu.ma : Avec Allianz SE vous avez démarré un projet ambitieux avec lequel vous envisagez de changer les habitudes de mobilité des Marocains. Pourriez-vous nous rappeler les faits marquants ayant abouti à la concrétisation de cette joint-venture ?
Hamza El Baroudi : Ce projet a démarré en 2017 suite à l’appel du maire de Marrakech à l’Association Emerging Business Fondation (EBF) pour encourager les initiatives de développement de la mobilité durable. Pour y répondre, un Hackathon a été organisé qui a connu la participation de plusieurs entreprises locales et startups. Une expérience que nous avons partagée avec Allianz SE en marge de la Formule E 2018 et qui a fini par donner naissance à la joint-venture EMOB entre Allianz SE et l’acteur local Imperium Holding.
Depuis, nous avons commencé à travailler sur la mise en place de tout l’écosystème de la mobilité durable. Notre vision n’est pas d’importer et de commercialiser des motos électriques mais au-delà. Le concept est de construire la totalité de l’écosystème nécessaire pour permettre aux usagers d’utiliser ces véhicules en toute sécurité et avec toutes les conditions nécessaires notamment des bornes de recharge, une assurance adaptée ainsi qu’une solution de financement exclusive. Mais pas seulement, nous travaillons également avec les autorités locales pour mettre en place des initiatives à même de faciliter la transition d’une mobilité standard vers une mobilité durable dite de nouvelle génération.
Ce projet cadre parfaitement avec les orientations du Royaume qui s’est inscrit dans un processus de durabilité. Comment comptez-vous contribuer à cette dynamique ?
En effet, le Maroc s’inscrit dans une politique très claire de développement durable avec la dynamique lancée à travers les stations solaires en cours d’installation sur tout le territoire mais aussi la volonté de générer la plus grande partie des besoins du pays en énergie renouvelable.
Ce projet s’inscrit dans cette dynamique écologique puisqu’il permettra de réduire les émissions de gaz à effet de serre générées par les deux roues qui constituent la principale source de pollution à Marrakech.
Mais pas seulement, ce projet peut être stratégique dans un futur proche en réduisant l’indépendance du pays aux hydrocarbures. L’émergence de l’électricité d’origine renouvelable doit profiter au secteur du transport. C’est pourquoi il faut rapidement basculer vers une mobilité durable basée sur l’électricité que demain nous allons produire en masse.
Vous envisagez non seulement de couvrir le Maroc mais également l’Afrique. Quelles sont vos perspectives de développement à moyen et long terme ?
La mise en route du projet a été faite en un temps record soit une année. Nous comptons maintenir le rythme. Après Marrakech, ville pilote, nous envisageons d’aller à la conquête d’autres villes. D’ailleurs, en marge de la cérémonie de lancement nous avons signé un partenariat avec e-motos pour la distribution dans le nord du Maroc. Notre objectif est d’atteindre 20.000 motos sur l’année 2019. Ce cap est d’autant plus important pour nous puisque qu’il nous permettra de passer à l’industrialisation locale de la technologie. Un Mou a été signé avec notre partenaire chinois sur l’installation d’une unité industrielle au Maroc à condition de structurer un marché d’au moins 20.000 motos par an. L’objectif à terme étant de livrer les pays africains limitrophes.
Donc effectivement, la question de l’industrialisation et de la valorisation locale a été mise sur la table dès les premières discussions avec notre partenaire chinois.