Un agenda full que celui du ministre de l’Economie et des Finances, Mohammed Benchaâboun, qui d’ici à la fin d’année devra, du moins il s’y engage, de faire passer coûte que coûte les cinq lois fondamentales pour l’économie du pays : Il s’agit d’abord de la Loi-Cadre portant réforme du régime fiscal, qui deviendra le référentiel de la Loi de Finances, la loi qui redéfinit le partenariat public-privé, la loi sur le crowdfunding, la loi de règlement et bien évidemment la loi de Finances 2020.
Un travail acharné est nécessaire pour boucler l’exercice 2019 en beauté. En effet, l’année a été marquée par nombre de réalisations qui ont été présentées par le ministre lors de la deuxième université d’été de la CGEM.
En effet, si près de 33 milliards de dirhams d’arriérés du crédit TVA ont été payés à fin de 2018 dans le cadre du processus d’affacturage, le rythme de remboursement du crédit TVA a doublé en un an pour atteindre près de 8 milliards de dirhams à fin août 2019, contre 4 milliards de dirhams en 2018, à raison d’un milliard de DH par mois s’est félicité le ministre.
Il a par ailleurs promis que la neutralité de la TVA et la suppression du butoir soient inscrites dans la note de cadrage du PLF 2020.
Le deuxième point sur lequel s’est attardé Mohamed Benchaâboun est celui des délais de paiement. Dans ce sens, il a annoncé que ce délai est passé dans le cadre des marchés publics d’une moyenne de 80 jours fin 2017 à 35 jours en 2019. Néanmoins, ce délai au niveau des établissements et entreprises publics (EEP) demeure quelques peu élevé : 55 jours en moyenne à fin juin 2019 contre 78 jours en 2017.
Mais le ministre est confiant que cet indicateur s’améliorera durant les six prochains mois grâce à la révision du modèle économique des EEP telle qu’impulsée par les contrats programmes dont les premiers ont été déjà signés avec les départements stratégiques.
Le troisième point sur lequel est intervenu le ministre est celui la PME, composante essentielle du tissu productif. Dans ce sens la réflexion menée est la réforme du système de garantie qui s’est déclinée en deux mesures : le regroupement des produits et le relèvement des plafonds.
Ainsi, la Caisse centrale de garantie a regroupé les douze produits pour proposer depuis février 2019 aux PME deux produits uniquement : le premier garantit l’investissement et le deuxième le cycle d’exploitation. Une mesure qui a eu des retombées encourageantes puisque, comme l’explique le ministre, le nombre de PME ayant profité des garanties de la CCG a progressé de 180 % à fin juillet 2019 comparativement à juillet 2018, soit 22.000 PME contre 11.000 une année auparavant. Le ministre est confiant que l’année se terminera avec 25.000 entreprises accompagnées par la CCG, et annonce l’objectif de 35.000 PME garanties en 2020.
Pour ce qui est du montant des garanties, il a affiché une évolution à deux chiffres.
Pour ce qui est de la fiscalité, grand sujet qui a marqué cette année notamment avec la tenue des 3èmes Assises qui ont abouti à 78 principales recommandations contenues dans la Loi-cadre, il est en cours de finalisation.
Le ministre interpellé lors de cette deuxième université d’été de la CGEM sur les mesures d’encouragement de l’investissement, n’a pas manqué de rappeler l’importante réforme des CRI qui sera opérationnelle dès cette fin d’année. Aussi, la réforme des procédures, qu’il a qualifié de « choc de simplification des procédures » ou « loi du silence » prendra effet bientôt et conformément à ce qui a été dit dans le discours royal, la non-réponse après un délai d’un mois du dépôt d’une demande équivaut approbation.
Par ailleurs, le ministre assure que la déconcentration administrative suit son cours puisque le processus d’opérationnalisation de cette réforme a été entamé par le gouvernement département par département. Benchaâboun assure même que pour certains départements, notamment stratégiques, ce processus est déjà terminé. Les autres suivront.
Force est de reconnaître que depuis son arrivée à l’Exécutif, l’argentier du Royaume a fait un travail assidu qui jusqu’à ce jour se poursuit à un rythme soutenu.