La mortalité maternelle enregistre un niveau deux fois plus élevé en milieu rural (111 pour 100.000 naissances) qu’en milieu urbain (45 pour 100.000 naissances) et ce, malgré les avancées enregistrées sur le plan de la réduction de cet indicateur qui est passé de 227 pour 100.000 naissances en 2004 à 112 pour 100.000 naissances en 2010 puis à 72,6 pour 100.000 naissances en 2018 (la 6e enquête nationale sur la population et la santé familiale).
C’est ce que révèle l’édition 2019 du tableau de bord social de la Direction des études et des prévisions financières (DEPF).
En dépit des avancées enregistrées, essentiellement par l’amélioration des indicateurs de visites prénatales, d’accouchement assistés et de soins postnatals, par les actions entreprises pour le renforcement de l’exonération du paiement pour les soins relatifs aux accouchements imprévus et des nouveaux nés, l’adoption de filières régionales pour la prise en charge des cas de grossesse à haut risque et l’élargissement du programme de dépistage de l’hypothyroïdie congénitale, les inégalités persistent entre les milieux urbain et rural et dépassent les niveaux enregistrés dans des pays comparables.
Le même constat apparait au niveau des indicateurs de mortalité des enfants avec des taux de mortalité infantile et infanto-juvénile respectivement de l’ordre de 21,59 et 25,99 pour 1.000 naissances vivantes en milieu rural en 2018 contre 14,9 et 18,81 respectivement en milieu urbain. Le taux de mortalité des moins de 5 ans s’établit à 27,1 pour 1.000 naissances vivantes au Maroc en 2016, contre 7,6 pour 1.000 naissances vivantes en Bulgarie, 8,3 en Turquie, 13,6 en Tunisie et 22,8 en Egypte.
Faut-il insister que la catégorie sociale, le niveau de vie et le niveau d’éducation de la mère sont autant des facteurs qui influencent les taux de mortalité infantile. Ainsi, le taux de mortalité infantile s’établit à 18 pour 1.000 naissances vivantes en 2018 pour les enfants issus des ménages pauvres (18,7 pour les riches) et à 31,8 pour les enfants dont la mère n’a pas de niveau d’éducation (20,5 pour les mères ayant un certificat d’études primaires) en 2011.
Le tableau conclut tout de même que le Maroc a enregistré une amélioration continue de l’espérance de vie à la naissance des citoyens qui a gagné près de 6,1 points en passant de 70 ans en 2001 à 76,1 ans en 2017.