Interviewée par L.Boumahrou |
Elue au niveau de la circonscription de Guelmim-Oued Noun et élue présidente de la commission des affaires étrangères, de la défense nationale, des affaires islamiques et des marocains résidant à l’étranger (MRE) à la Chambre des Représentants, Nadia Bouaida revient sur les motivations l’ayant poussé à faire son entrée dans le monde politique ainsi que des objectifs qu’elle s’est fixés.
EcoActu.ma : Elue lors des élections législatives de 2021 au niveau de la circonscription de Guelmim-Oued Noun, vous faites votre entrée dans le monde politique. Qu’est ce qui a motivé ce choix ? Et comment appréhendez-vous cette première expérience dans l’exercice politique ?
Nadia Bouaida : En effet, je me suis imprégnée tôt des préceptes de la gestion de la chose publique, puisque les sujets afférents à la politique ont été dominants dans nos discussions et interactions familiales de tous les jours. Mon entrée formelle dans le monde de la politique, sous les couleurs du Rassemblement National des Indépendants, un parti que j’ai toujours connu, au sein duquel mon père et mon grand-père ont milité, n’est finalement que l’aboutissement logique d’un processus de socialisation qui m’a permis d’être suffisamment outillée pour pouvoir contribuer, suivant ma propre perspective, au changement attendu, tant sur le plan national que sur le plan de la Région Guelmim-Oued Noun que je représente fièrement et à laquelle j’appartiens. Je suis, en fait, honorée de représenter la jeunesse sahraouie, la femme particulièrement, et de porter fort sa voix pour qu’elle soit plus audible et considérée à sa juste valeur auprès des instances de gouvernance nationale. Être parlementaire n’est nullement, pour moi, une fin en soi…, c’est une histoire de convictions et de valeurs !
Les défis socio-économiques de la région sont énormes. Comment comptez-vous contribuer au développement de la région ? Quelles seront vos priorités ?
Au-delà de sa position géographique d’exception, lui permettant d’être à la fois la porte du Sahara et le trait d’union entre le Nord et le Sud du Royaume, la Région Guelmim-Oued Noun est, en effet, riche en potentialités et opportunités. Mon objectif, en tant que parlementaire, est de concourir, aux côtés de l’ensemble des forces vives de la Région, associatives ou institutionnelles soient-elles, et des élus, indépendamment de leur affiliation politique, au développement de son attractivité touristique, à la promotion de sa visibilité culturelle, au renforcement de son offre éducative et à l’émergence d’une économie sociale et solidaire.
Mon objectif est de drainer davantage d’opportunités d’affaires dans les quatre Provinces que compte la Région, notamment en matière de transformation des céréales, de production de conserves végétales, de production animale ou encore de valorisation des produits de la mer.
Vous êtes également élue présidente de la commission des affaires étrangères, de la défense nationale, des affaires islamiques et des marocains résidant à l’étranger (MRE) à la Chambre des Représentants. Quelles sont les principales missions qui vous sont confiées ?
La Commission que j’ai l’honneur de présider est chargée, tel que stipulé dans l’article 81 du règlement intérieur de la Chambre des représentants, d’examiner, de débattre, d’amender et d’adopter les textes de loi relatifs aux affaires étrangères, à la coopération internationale, aux affaires des marocains résidant à l’étranger, à la défense nationale, aux affaires des anciens résistants et aux Habous et affaires islamiques. Il s’agit, comme vous pouvez le constater, d’une commission aux compétences assez larges et dont les attributions couvrent, plus précisément, les activités de législation, d’information et de contrôle, en sus des relations interparlementaires avec les pays partenaires du Royaume du Maroc.
Vous avez récemment appelé à la création d’un cadre institutionnel permanent de dialogue et d’initiative des parlements des pays du bassin méditerranéen. Concrètement, dans quelle mesure ce cadre permettra-t-il de dynamiser la coopération commune entre les pays du bassin ? Et comment comptez-vous œuvrer pour faire adopter ce principe ?
L’idée de créer un tel espace, où toutes les bonnes volontés pourraient converger, est devenue, à mon humble sens, une nécessité. Il s’agit, plus explicitement, d’une plateforme de débat, de partage d’expériences et de propositions à même de répandre les valeurs du vivre-ensemble et de proposer des actions communes et concertées à propos des problématiques, des enjeux et des défis auxquels nous faisons face, dans les deux rives de la Méditerranée, tels que l’immigration, la croissance économique, l’écologie, les conflits politiques, l’emploi, …
Au-delà de son caractère parlementaire avéré, cette initiative serait plutôt une action citoyenne et humaniste, basée sur les principes de la réciprocité et de l’intérêt commun.
Dans le cadre des missions qui me sont attribuées au sein de la Commission, je coordonnerais avec mes homologues dans les parlements méditerranéens pour défendre cette idée. Je la défendrai également auprès de l’Union pour la Méditerranée et des instances du Dialogue 5+5.
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