Interviewé par Lamiae Boumahrou |
La mise en place du Nexus Eau-énergie-sécurité alimentaire nécessite un renforcement des capacités des territoires et des collectivités pour parvenir à mobiliser les fonds nécessaires pour financer des projets bancables. Mohamed Sefiani, membre du bureau exécutif ICLEI monde et ambassadeur régional GCOM for Africa, revient sur le rôle que la Maison Méditerranéenne du Climat (MMC) sera amenée à jouer pour faire aboutir ce Nexus.
EcoActu.ma : L’initiative Nexus Eau-énergie-sécurité alimentaire se présente comme un impératif pour un développement territorial résilient et durable. Comment la Maison Méditerranéenne du Climat (MMC) contribue-t-elle à faire aboutir ce Nexus ?
Mohamed Sefiani : La Maison Méditerranée du climat est une organisation non gouvernementale fondée suite à la Medcop Climat qui s’est tenue à Tanger en 2016 en préparation de la COP22 et qui a été citée dans le discours royal prononcé lors de la séance inaugurale.
Son rôle au niveau méditerranéen, une région très affectée par les changements climatiques et qui a abrité plusieurs civilisations, est d’adopter l’aspect climatique d’atténuation et d’adaptation en particulier pour les territoires et les collectivités territoriales (villes, provinces et régions).
Le rôle de la Maison Méditerranée du climat (MMC) dans la concrétisation du Nexus eau, énergie et sécurité alimentaire est d’accompagner et sensibiliser les collectivités territoriales afin de renforcer leur capacité. L’objectif étant de les aider à préparer des projets et programmes concrets afin de mobiliser les financements nécessaires aussi bien au niveau national qu’international.
C’est l’un des rôles majeurs que la MMC sera amenée à jouer. A noter que la MMC vient de renouveler son bureau exécutif et mis en place un plan d’action qui sera enrichi par les recommandations qui émaneront de ce Forum.
Le lancement ne peut qu’être applaudi. Toutefois, comment garantir que le Nexus eau, énergie et sécurité alimentaire ne se retrouve pas au fond d’un tiroir ? Quels sont les engagements qui permettront de garantir la mise en œuvre effective de ce Nexus et l’adapter sur le plan territorial ?
Exactement il faut penser global mais agir local avec des projets concrets perceptibles par le citoyen notamment dans les domaines de l’eau, de l’assainissement, de l’électricité, de la gestion des déchets…
Cela passe par une planification adéquate et des programmes concrets dans le cadre de ces secteurs vitaux. Il faut donc constituer une banque de projets adaptés aux aspects et aux exigences des bailleurs de fonds pour mobiliser les fonds nécessaires. Sans cela, cette initiative restera lettre morte.
Quelles sont les opportunités qu’offre ce Nexus aux territoires ? Et quelle est la gouvernance à mettre en place pour garantir sa mise en place effective ?
Primo, il faudrait une gouvernance multi-niveaux (national, régional et local) multi-secteurs (public, privé, société civile, universités…). Secundo, en matière d’opportunités et de réalisation des programmes, il y a des Fonds internationaux qui peuvent accompagner le financement dans le cadre du Nexus. Parmi ces Fonds, le Fonds mondial vert, le Fonds d’adaptation ainsi que les différentes institutions financières notamment la banque mondiale, la BAD, l’UNCDF…
Il faut donc présenter des projets réalisables et bancables.