Le 13 octobre 2017, lors du discours d’ouverture de la session parlementaire d’automne, le Roi Mohammed VI avait appelé à l’adoption d’un nouveau modèle de développement. Dans ce sens, Il avait appelé à une réévaluation du modèle de développement national, et à l’élaboration d’une nouvelle approche, centrée sur la satisfaction des besoins des citoyens, capable de trouver des solutions pratiques aux vrais problèmes, et apte à réduire les disparités et les inégalités existantes, et instaurer la justice sociale et territoriale.
Le 29 juillet 2018, lors du discours adressé à la nation à l’occasion de la fête du Trône, le Roi a clairement souligné que l’ampleur du déficit social et les modalités de réalisation de la justice sociale et territoriale sont parmi les principales raisons qui incitent à appeler au renouvellement du modèle de développement national.
De même, dans son discours à l’occasion de la rentrée parlementaire, le 12 octobre 2018, le Roi est revenu sur le sujet, il avait insisté sur ce point précis, vu son importance et sa priorité dans les grands chantiers de réformes économiques et sociales. A l’occasion de ce discours, Il a confié à une commission ad-hoc la responsabilité de collecter, d’agencer et de structurer les contributions relatives au nouveau modèle de développement national et d’en élaborer les conclusions, appelant à la présentation de ces conclusions dans un délai ne dépassant pas trois mois.
Malheureusement, les partis de la coalition gouvernementale n’ont pas pu se mettre d’accord sur un mémorandum commun relatif à la vision sur le nouveau modèle de développement, car ils ont refusé le document présenté par le Chef du gouvernement à ce sujet au motif de sa vison unilatérale, c.à.d. le document reflète seulement la vision du parti PJD. Par conséquent, chaque parti a décidé d’envoyer son propre mémorandum au Cabinet Royal. C’est pourquoi, jusqu’à maintenant, nous n’avons pas un document convenu qui reflète le nouveau modèle de développement.
Donc, il faudra mener une mobilisation générale, pour concevoir nouveau modèle de développement mieux adapté aux évolutions et fixer des mesures concrètes pour réaliser les priorités économiques et sociales, qui sont des piliers fondamentaux de ce nouveau modèle. Sachant que le modèle de développement actuel n’est plus adapté et n’arrive pas à répondre à toutes les attentes des citoyens, à satisfaire leurs besoins, à réduire les disparités sociales et les écarts territoriaux et à réaliser la justice sociale.
Certainement, la mise en place d’un nouveau modèle de développement est devenue nécessaire pour le Maroc, afin d’optimiser la croissance économique, accorder la priorité aux investissements dans les régions les moins développées.
Il est vrai à dire que la réussite de ce modèle de développement doit impérativement s’accompagner du renforcement de la compétitivité de l’économie marocaine, de la réduction des impôts sur les entreprises, de la structuration du secteur informel et de la lutte contre la corruption, et de promouvoir l’emploi, surtout chez les jeunes diplômés.
D’autre part, le nouveau modèle de développement doit impérativement s’inscrire dans la synergie et la dynamique de la régionalisation avancée. Car, on ne peut pas concevoir une vision stratégique du modèle de développement sans tenir compte des disparités et déséquilibres des régions, à savoir la régionalisation élargie n’aura de sens que si la région devient un véritable levier de développement économique et social.
Sans oublier aussi le rapprochement du système universitaire de l’innovation de l’entreprise. Autrement dit, l’université devra s’ouvrir sur son environnement. Dans ce cas, le but est de créer un milieu novateur au sein des universités en impliquant les entreprises dans la formation, les stages et l’embauche, en revalorisant le capital humain afin de favoriser la création de postes d’emplois pour les jeunes.
En conclusion, je peux dire que le nouveau modèle de développement, selon la vision royale, doit être conçu selon une approche participative, incluant toutes les composantes de la société, y compris les partis politiques, la société civile, l’administration publique et l’entreprise.
Enfin, notre pays a besoin, aujourd’hui plus que jamais, de vrais patriotes pour défendre les intérêts de leur pays, et engagés à assumer avec abnégation les responsabilités qui leur incombent.
Par Khalid Cherkaoui Semmouni, Directeur du CREPS