Jusqu’à jeudi 17 octobre à 11 h 30, à quelques heures d’un sommet européen crucial, l’accord de divorce entre le Royaume-Uni et l’Union européenne (UE) n’était pas ficelé. Puis tout s’est accéléré, et l’accord a été dévoilé.
La veille au soir, le « deal » semblait déjà à portée de mains. Les négociateurs s’étaient entendus sur les sujets majeurs des contrôles douaniers, du droit de veto nord-irlandais et de la déclaration politique censée esquisser la relation future entre le Royaume-Uni et ses futurs ex-partenaires. Restait la question de la TVA sur laquelle les deux parties ne s’étaient pas encore entendues.
L’échec de « l’accord May »
Jeudi matin, le Democratic Unionist Party (DUP) a estimé qu’« en l’état », les conditions n’étaient pas réunies pour qu’un accord soit viable. Or sans les unionistes protestants nord-irlandais, Boris Johnson n’a aucune chance de faire ratifier le texte à la Chambre des communes… « Il y aura un deal ou il n’y aura pas de deal », commentait-on, laconiquement, au Conseil jeudi en fin de matinée. Quelques minutes avant que la nouvelle d’un « deal » tombe enfin.
Cela peut paraître long : c’est en réalité extrêmement court. Il n’aura fallu que cinq jours de discussions non-stop entre Bruxelles et Londres pour accoucher d’un traité de divorce. Le deuxième. Le premier, celui de Theresa May, agréé à l’automne 2018, est mort au printemps, après trois rejets humiliants à la Chambre des communes. « C’est un peu injuste », commente un proche des négociations, côté bruxellois. « Mais s’il y en a un qui peut vendre un accord à la Chambre des communes, c’est Boris », poursuit cette source. (Avec le Monde).