Après avoir clôturé l’année dans la difficulté, le paiement mobile entame 2020 sous un autre signe. En effet, après la mise en place du M-Wallet et de l’interopérabilité, c’est autour des professionnels de se constituer en un Groupement d’intérêt économique pour donner un coup de pouce à ce chantier très important. L’élaboration des règles de fonctionnement est à 80% finalisée.
Le paiement mobile est un élément fondamental de l’inclusion financière. Le Maroc ne déroge pas à cette règle en lançant depuis voilà plus d’une année le M-Wallet. Chantier qui a nécessité un travail en amont de 18 mois aussi bien de la part des régulateurs, BAM et ANRT, que des professionnels, banques et établissements de paiement.
Un nouveau palier a été franchi avec la mise en place, il y a quelques semaines, du Groupement de paiement mobile Marocain. Ce Groupement d’intérêt économique a déjà tenu une première assemblée pour la constitution de son Conseil d’administration. Ce dernier composé de 12 membres, du côté des banques : Attijariwafa bank, la Banque centrale Populaire, BMCE Bank, CIH Bank, Crédit Agricole, Barid Bank, Société Générale Maroc, et du côté des établissements de paiement de Wafa Cash, Cash Plus, Centre Monétique Interbancaire, Barid Cash et Maymouna Services Financiers, a désigné un président. Il s’agit de Mounir Chraïbi, directeur général délégué de BMCE Bank, pour un premier mandat de trois ans.
Le nouveau président devra recruter un DG et constituer une équipe de travail qui a du pain sur la planche.
Pourquoi ce GI est-il important ?
En effet, la mise en place de ce groupement revêt une importance capitale. Parmi ses missions, il est appelé à veiller à la mise en œuvre des principes et règles de place applicables au paiement mobile et à définir les standards techniques communs au paiement mobile. Dans le même sillage, il mettra en place une charte de gestion des litiges et d’arbitrage et assurera, en relation avec le switch mobile, et après accord de Bank Al-Maghrib, la revue périodique des règles de gestion de la table de correspondance. Par ailleurs, c’est à ce groupement que revient la définition et la négociation des conditions techniques et tarifaires.
Ce qui balise le terrain vers le déploiement du paiement au niveau des commerçants. Aussi, devra-t-il assurer la veille sur la sécurité et la prévention des fraudes sur le paiement mobile.
Interpelé sur son appréciation de l’état d’avancement de ce chantier, à travers l’activité de la filiale Lana Cash, Lotfi Sekkat, PDG de CIH Bank, partage l’appréciation de la lenteur du démarrage du paiement mobile, certainement qu’il faut pousser un peu plus.
Rappelons qu’en décembre dernier, et de son propre aveu, le Wali de Bank Al-Maghrib avait regretté la faible adhésion des commerçants à ce chantier, alors qu’elle est nécessaire pour le déploiement de cette solution à grande échelle. Promettant par ailleurs de travailler davantage sur les incitations fiscales. En 2018 déjà et dans le cadre du projet M-Wallet, cinq dispositions fiscales ont été proposées y compris la suppression du droit de timbre sur le paiement mobile domestique en vue de mener à bien ce chantier de grande envergure en matière d’inclusion financière. Deux propositions ont été intégrées à la Loi de Finances 2020.
Du côté des acteurs de ce marché, le tempo est donné pour l’accélération et la définition des règles de fonctionnement du système d’interopérabilité entre les différents acteurs, notamment le paiement de factures. Dans ce sens, Lotfi Sekkat assure que ce travail est à 80% terminé. « Nous espérons que 2020 sera l’année de démarrage effectif du paiement mobile, qui contribuera nécessairement à l’inclusion financière que nous recherchons dans notre pays, notamment comme solution innovante dans la distribution des aides directes, le Registre Social Unique à titre d’exemple », relève-t-il.
Un chantier qui nécessite sensibilisation et communication
En plus des régulateurs, le Groupement du Paiement mobile marocain est appelé, dans le cadre de ses prérogatives à assurer la promotion et la représentation de la marque « paiement mobile Maroc ». Un travail de fond devra être mené également pour promouvoir le paiement mobile auprès des générateurs de flux pour le compte de l’ensemble des membres et la coordination avec les acteurs publics et privés sur les mécanismes d’incitations.
Mounir Chraïbi et son staff devront sans plus attendre pondre une stratégie de communication dans ce sens et veiller à sa mise en œuvre.
Faut-il rappeler que l’impact attendu sur la période s’étalant de 2019 à 2024 est d’atteindre 6 millions d’utilisateurs et 51.000 agents commerçants au terme de la cinquième année. Aussi, est-il tablé sur 1,3 Md de transactions en paiement mobile par an.
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