La crise sanitaire causée par le Covid-19 a mis en arrêt une bonne partie du tissu économique. L’autre partie, en revanche, maintient son activité bien que les conditions ne soient pas très favorables. Mais, force majeure oblige, certains secteurs sont vitaux pour subvenir aux besoins de la population qui reste confinée pour réussir à surmonter le plus tôt cette crise.
Parmi les secteurs qui tiennent encore le cap, et qui sont essentiels aux secteurs vitaux notamment agroalimentaire, pharmaceutique, détergents, désinfectants, masques, e-commerce…, celui du papier/carton.
Grâce à une forte demande, le secteur a maintenu son rythme d’activité principalement pour le papier et carton ondulé. Ce qui n’est pas le cas des autres types de papier notamment :
- le papier impression écriture. En raison de l’Etat d’urgence sanitaire, le papier est moins utilisé pour l’impression par les administrations et les officines qui ont favorisé le digital ;
- le papier journal. Rappelons que dans une optique de limiter la propagation, le gouvernement avait décidé la suspension de l’édition de la presse papier à partir du 22 mars ;
- le papier emballage destiné à la CHR (café, hôtel, restaurant). Là encore la décision de la fermeture de tous les endroits non indispensables s’est répercutée sur la production papier/carton.
Une bonne partie de la production du papier/carton est en arrêt depuis le début de l’Etat d’urgence sanitaire. Quant au papier ondulé, il arrive, partiellement, à tirer son épingle du jeu comme nous l’explique le vice-président de l’Association des fabricants papier/carton, Mounir El Bari. « Pour ce qui est du carton ondulé, au niveau de la région Casablanca/Settat, où est concentrée une grande partie des entreprises agroalimentaires, la production du carton ondulé a augmenté permettant ainsi de compenser la baisse enregistrée au niveau des autres secteurs notamment BTP, céramique, équipements électroniques, textile/habillement et autres. Ce qui n’est pas le cas dans d’autres régions notamment Kénitra et Tanger où l’augmentation de l’agroalimentaire n’a pas pu compenser les pertes dues à l’arrêt de l’activité automobile. La baisse au niveau de ces zones est de plus de 50% », précise Mounir El Bari.
Quid de la matière première ?
Là encore, le secteur a dû subir les conséquences du confinement. Rappelons qu’une grande partie de la matière première provient de la collecte des vieux papiers et cartons par les chineurs. D’après l’association des fabricants papier/carton, la collecte des vieux cartons papiers a baissé à son niveau le plus bas en raison de l’absence des chineurs qui ne participent plus au ramassage. La matière première provient aujourd’hui uniquement des imprimeries et des sociétés qui continuent de générer des déchets.
Cette baisse du stock risque-t-elle d’impacter l’activité carton/papier ? Non d’après Mounir El Bari qui est également Secrétaire général de la COVAD. « Sur 2 à 3 mois, cette baisse n’aura pas d’impact direct sur le secteur vu que nous avons suffisamment de stocks. Bien au contraire, cela permettra même de réguler le marché », précise-t-il.
Cela même avantagerait l’export du vieux papier/carton. En effet, avec l’augmentation de la demande internationale après le déclenchement de la pandémie, les prix du vieux papier/carton à l’export sont devenus plus compétitifs. Une belle opportunité pour les ramasseurs qui pourront désormais exporter le quota fixé par le ministère de l’Industrie qui est de 20.000 tonnes.