La DGI se réunira le 10 janvier avec les pharmaciens pour établir une convention cadre forfaitaire. Ces derniers souhaitent que le fisc prenne la marge comme base d’imposition plutôt que le chiffre d’affaires.
La DGI enchaîne les réunions avec les représentants des professions libérales. Après les médecins, les avocats, les notaires…, c’est au tour des pharmaciens de passer à la table des négociations. Il faut dire qu’un malheur ne vient jamais seul. En effet, après la grande déception du PLF2019 où les pharmaciens n’ont réussi à passer aucune revendication fiscale, voilà qu’ils s’apprêtent à casser la tirelire pour le fisc.
La DGI se réunira donc le 10 janvier 2019 avec la Fédération Nationale des Syndicats des Pharmaciens du Maroc (FNSPM). Cette première réunion s’inscrit dans le cadre d’une large campagne de contrôles fiscaux que Omar Faraj mène depuis trois mois suite à un constat alarmant relatif à la sous-déclaration de certains libéraux. D’après les chiffres de la DGI, les professionnels (y compris forfaitaires) ne représentent que 11% du camembert des recettes fiscales contre 49% retenus sur salaire du secteur privé et 27% du secteur public.
C’est donc pour plus d’équité fiscale que la DGI a intensifié les contrôles fiscaux en adoptant une approche de concertation avec les professionnels ayant abouti à des conventions cadres fixant des cotisations forfaitaires.
C’est l’exercice auquel seront soumis les pharmaciens qui d’ores et déjà se préparent pour mieux défendre leur intérêt. Le débat est en effet lancé pour constituer un dossier solide qui reflète AU mieux la réalité d’un secteur dont les professionnels ne cessent de décrier en crise. Rappelons que les pharmaciens ont tenu le 27 décembre une grève générale pour dénoncer plusieurs freins pour ne citer que la baisse des prix des médicaments, la faible consommation des médicaments par les Marocains, la fiscalité inadaptée aux contraintes du secteur…, qui menacent la profession causant ainsi la faillite d’environ 40% d’officines. « Nous avons tiré à plusieurs reprises la sonnette d’alarme pour dénoncer une fiscalité inadéquate et qui pénalise un secteur souffrant déjà de plusieurs maux », nous avait confié Mounir Tadlaoui Secrétaire général de la FNSPM.
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Les pharmaciens espèrent tout de même que le fisc soit plus clément et prenne en considération les spécificités de la profession à commencer par la base du calcul.
Selon certains pharmaciens, le plus juste serait de convaincre la DGI à prendre la marge comme base de discussion pour définir la convention cadre forfaitaire plutôt que le chiffre d’affaires. Ils avancent, à titre d’exemple, la Convention Tiers Payant signée entre les organismes gestionnaires et les pharmaciens dans le but de faciliter l’accès aux médicaments chers aux malades chroniques, qui ne représente qu’une marge brute de 3%. Son impact sur le CA reste insignifiant. Ce qui est sûr c’est que les négociations seront rudes. Reste à voir si les deux parties parviendront-elles à trouver un terrain d’entente dès la première rencontre où va-il falloir plusieurs rounds pour se mettre d’accord sur les forfaits ?