L’étude de la dynamique de l’activité de l’OCP sur une longue période fonde l’idée que le Maroc a tout intérêt à réduire l’exportation du minerai à l’état brut au profit d’une plus grande valorisation sous forme d’engrais et d’acide phosphorique, actifs beaucoup plus rémunérateurs par le marché international.
L’étude des exportations de la roche phosphatée révèle selon les analystes du CMC une série d’observations. D’abord, et en plus d’être l’un des grands producteurs de phosphates naturels, le Maroc est le premier exportateur mondial de ce minerai même si ses exportations ont chuté d’environ 44% en 2022 pour atteindre 4,2MT contre plus 7,5MT à la même période 2021. Plus précisément, selon les données couvrant toute l’année 2021, huit pays s’accaparent l’essentiel des exportations du Maroc avec une forte concentration sur l’Inde et le Mexique suivis de la Turquie et du Pakistan.
A eux seuls ces quatre pays absorbent 7,9MT suivis l’UE dont les quatre pays (Lituanie, Pologne, Espagne et Roumanie) s’adjugent la plus grosse part sur un total de 9,8MT vendus sur les marchés étrangers en 2021.
En valeur, les exportations de phosphate ont drainé 10,2 Mds de DH au cours des neuf premiers mois de 2022, en hausse de plus de 63%. Selon les données couvrant toute l’année 2021, l’essentiel des recettes d’exportations est réalisé avec quatre clients (Inde, Mexique, Turquie, et Pakistan) suivis des pays de l’Union Européenne.
Le deuxième fait marquant de cette revue des statiques des exportations des phosphates concerne le prix unitaire qui a fortement augmenté au cours de ces neufs premiers mois de cette année 2022 où le prix de la tonne culmine à 2411dhs/T en hausse spectaculaire de 189% comparativement à la même période de 2021.
Plusieurs faits marquants caractérisent l’étude des expéditions des engrais sur les marchés extérieurs. D’abord, selon les statistiques les plus récentes couvrant les neuf premiers de 2022, les exportations d’engrais par le groupe OCP ont totalisé 7,3MT en repli de 10,5% comparativement à 2021.
Dans le même ordre d’idées, et selon les données couvrant les trois dernières années allant de 2019 à 2021, les principaux marchés d’écoulement de ces produits est constitué des pays hors UE (Brésil, Inde, Bangladesh, USA, Djibouti et Argentine) et les pays de l’UE (France, Espagne, Roumanie, Italie, Irlande). A eux seuls ces douze pays absorbent l’essentiel des exportations des engrais qui s’élèvent à 10,7Millions de tonnes en 2021.
Ensuite, et grâce à ces ventes, l’OCP a drainé plus de 63 Milliards de dirhams en hausse de plus de 81% contre une valeur moindre en 2021. « Notons, enfin, qu’à la faveur de cet effet valeur exceptionnel, le prix de la tonne des engrais naturels et chimiques enregistrent un doublement comparativement au niveau relevé en septembre de 2021 », rappellent à juste titre les conjoncturistes.
Comparativement aux prix moyens pratiqués au cours des trois dernières années, la tendance des prix est nettement haussière (4775dhs/T en 2021 contre 2784dhs/T en 2020 et 3097dhs/T en 2019).
En définitive, l’étude de la dynamique de l’activité du groupe OCP sur les marchés internationaux sur une longue période fonde selon les analystes du CMC l’idée que le Maroc a tout intérêt à réduire l’exportation du minerai à l‘état brut au profit de sa valorisation sur les production nationale, valorisation sous forme d’engrais naturels et chimiques ou sous forme d’acide phosphorique, ces deux actifs étant beaucoup plus rémunérateurs par le marché international.
Outre la contribution à l’accélération de l’industrialisation du pays, cette plus grande valorisation sur place de la roche phosphatée aurait des retombées sur le marché de l’emploi et sur la balance des paiements.