Ecrit par la Rédaction |
Les orientations du PLF 2022 telles qu’elles se dégagent laissent ressortir une continuité de la politique budgétaire des exercices antérieurs. Or, dans de pareilles situations, il est opportun de laisser filer le déficit budgétaire.
Dans un contexte marqué par les séquelles de crise, l’économie retrouve petit à petit le niveau d’activité de 2019. Mais cela n’empêche pas de dire qu’elle se trouve à un tournant décisif et a besoin d’importants stimuli pour créer les conditions favorables à la reprise.
Autrement dit, le programme du nouveau gouvernement et son premier projet de Loi de Finances, celui de 2022, devraient s’inscrire dans cette orientation pour activer la relance économique. « Face à cette déprime économique et sociale, les pouvoirs publics devraient s’engager dans des politiques agressives et créer des contrechocs puissants non seulement pour pallier les dégâts causés par la pandémie mais aussi pour porter l’économie sur un véritable chemin de relance », annoncent les conjoncturistes.
La lecture du PLF 2022 par le CMC
Les orientations du PLF 2022 telles qu’elles se dégagent laissent ressortir une continuité de la politique budgétaire des exercices antérieurs. « Et si le projet ne se déclare pas comme d’austérité au regard de la profonde récession qui ronge l’économie, il ne s’éloigne que de peu », selon le CMC.
Et pour cause au moment où tous les pays de la planète ont dérogé aux règles de prudence budgétaire et se sont engagés dans des plans de relance conséquents avec d’importantes enveloppes pour le financement, aucun signe d’une véritable relance ne transparaît au travers du PLF2022. A l’instar des équipes précédentes, celle actuellement aux manettes veille au maintien du projet sacro-saint de préserver les équilibres macroéconomiques.
Or, dans de pareilles situations, il est opportun de laisser filer le déficit budgétaire pour sauvegarder les activités et protéger les emplois. En dehors des actions retenues dans le cadre du Fonds Mohammed VI pour l’investissement, dont les contours ne sont pas encore dévoilés, les évolutions des principales variables du budget proposé demeurent assez moyennes et sans audace sous si l’on prend en considération le léger souffle inflationniste qui plane.
Chiffres à l’appui : la croissance des dépenses de biens et de services en valeurs courantes ne serait que d’environ 7% par rapport à 2021. Le taux de rémunération des fonctionnaires rapporté au PIB ne bougerait quasiment pas et passerait de 10,4% à 10,41 entre 2021 et 2022. Quant aux dépenses d’investissement qui devrait jouer un rôle de ressort pour permettre une expansion vigoureuse du système productif, elles connaîtraient une croissance moyennement bonne de 13,2% mais peu convaincante pour faire sortir l’économie nationale de l’impasse inédite dans laquelle elle s’est bloquée.
« Tabler sur un taux de croissance de 3,2% ou faire de telle sorte que l’économie arrive à ce taux ne correspond nullement à la politique volontariste préconisée par le modèle qui projette d’atteindre une croissance de 6% l’an pour la période du démarrage », expliquent les conjoncturistes. D’après-eux, les hypothèses conventionnelles gagnent à être revues et plus précisément celles concernant le prix du pétrole et du gaz et le taux d’inflation qui serait amplement plus vif que le 1,2% anticipé dans le cadre du projet.
Les conjoncturistes pointent également du doigt l’écart entre le discours de présentation et les chapitres du projet. Cela pourrait être attribué, selon eux, au manque de temps dont la nouvelle équipe gouvernementale a souffert pour préparer le projet.