Le changement climatique est en train de devenir l’un des plus grands challenges du 21ème siècle. Du fait de l’urbanisation croissante du monde, les villes en sont à la fois responsables et victimes.
L’Institut Groupe CDG organise son prochain webinaire, vendredi 16 décembre à 10H00, sous le thème : « Préparer les villes marocaines aux changements climatiques ».
Les villes génèrent plus de 70% des émissions de gaz à effet de serre (GES) et constituent, en même temps, des pôles de vulnérabilité face aux impacts du changement climatique sur les écosystèmes urbains, les infrastructures et les conditions de vie des populations urbaines, particulièrement les plus vulnérables d’entre elles. Cette urbanisation croissante ouvre, cependant, une fenêtre d’opportunités pour faire progresser un développement résilient au changement climatique.
Les effets induits par celui-ci sont ressentis à l’échelle locale et, de ce fait, les réponses doivent émerger à l’échelle locale également.
Les villes jouent un rôle crucial pour le développement et l’innovation. Elles sont et seront invitées encore davantage à être parties prenantes des solutions à mettre en place pour faire face aux effets du changement climatique. Les impacts du changement climatique se font sentir de manière palpable au Maroc.
Depuis les années 1960, les températures moyennes ont augmenté de 1 à 3°C dans l’ensemble du Royaume.
Les projections montrent une tendance à la hausse des températures moyennes annuelles de 1 à 1,5°C aux horizons 2050 et 2080 pour le scénario « optimiste » et une tendance à la hausse de 4 à 7°C à l’horizon 2100 pour le scénario le plus « pessimiste » . Par ailleurs, de nombreuses plages marocaines sont en phase d’érosion intensive.
Dans certaines régions situées au nord du Royaume, le littoral perd déjà chaque année un mètre de côte, alors que la moyenne mondiale annuelle d’érosion côtière est de sept millimètres.
D’autres conséquences sont également visibles, comme la progression du sable du Sahara qui engloutit oasis et écosystèmes fragiles, la raréfaction et le caractère irrégulier des précipitations et les pénuries d’eau qui s’en suivent, les vagues de chaleur intenses et les périodes de froid réduites, etc.
Le changement climatique pourrait donc entraver le développement socioéconomique du Maroc et engendrer des dégâts environnementaux importants, en raison de la concentration des activités industrielles, urbaines et touristiques aux abords des villes côtières.
Afin d’y faire face et d’en limiter les impacts environnementaux, économiques et sociaux, le Maroc a soumis le 19 septembre 2016 une CDN3 ambitieuse, avec un objectif de réduction de ses émissions de GES de 42% à l’horizon 2030 par rapport à un scénario normal des affaires, dont 25% est contingenté à l’appui international.
Les engagements du Royaume ont été actualisés et revus à la hausse au mois de juin 2021 : réduction de 45,5 % des émissions des GES d’ici 2030, dont 18,3 % est inconditionnelle et réalisée sans appui de la coopération internationale.
Les villes marocaines sont concernées à différents niveaux par l’atteinte des objectifs climatiques du Royaume : la gestion des déchets solides et liquides, le transport urbain, l’éclairage public, l’efficacité énergétique des bâtiments, le développement de villes économes en énergie, ainsi que par différentes politiques sectorielles transversales (tourisme, eau, santé, etc.). Dans ce cadre, la Direction Générale des Collectivités Territoriales (DGCT), l’Association Marocaine des Présidents des Conseils Communaux (AMPCC), l’Association des Régions du Maroc (ARM) et le Fonds Mondial pour le Développement des Villes (FMDV) ont conjointement lancé au mois de mars 2021 le Programme de Soutien Institutionnel, Stratégique et Technique à l’Intégration, à la Préparation et au Financement de Projets Locaux et Régionaux Adaptés aux Changements Climatiques (SISTIF).
L’objectif est d’accompagner les villes et régions marocaines à développer des stratégies de financement climat pour leur territoire.
Dans ce contexte, ce webinaire ambitionne d’explorer le développement des villes marocaines sous l’effet des impacts actuels et futurs du changement climatique, notamment à travers les trois axes de réflexion suivants :
La possibilité de faire des actions d’adaptation et d’atténuation climatiques des leviers pour un développement local inclusif et durable, à travers un benchmark d’expériences, réussies ou moins réussies, menées par des villes de par le monde ;
L’intégration de la dimension climatique et la déclinaison des objectifs nationaux à l’échelle des villes marocaines lors de l’élaboration de leurs plans d’actions ;
L’accompagnement des autorités locales dans la concrétisation des actions d’adaptation et d’atténuation sur le terrain (accompagnement sur les aspects techniques et montée en compétences des ressources humaines), mais aussi dans la recherche des financements adéquats.