- Membre fondatrice de l’AFEM, Aicha Amrani Laasri est consciente qu’il faut créer une nouvelle dynamique pour que l’association puise jouer un rôle stratégique sur la scène économique.
- Quelques détails de son programme à la présidence de la CGEM.
Ecoactu: Qu’est ce qui a présidé au choix de vous porter candidate pour la présidence de l’AFEM ?
Aicha Lamrani Laasri: Je suis candidate à la présidence de l’AFEM pour plusieurs raisons.
D’abord, en tant que membre fondatrice, j’ai participé à la création de l’AFEM, à la définition de ses missions et objectifs. Je suis convaincue que 18 ans après, il est temps de repositionner l’association et lui redonner une nouvelle lui permettant de jouer un rôle stratégique dans l’économie du pays. J’ai la volonté d’être ce maillon qui permettra d’opérer ce changement.
Deuxièmement, je crois dur comme fer que l’AFEM ne peut s’élever que grâce à une nouvelle dynamique qui met les membres et la croissance de leurs entreprises au cœur de ses actions. Je viens aujourd’hui avec une stratégie qui répond à cet impératif.
Troisièmement, J’ai choisi de briguer ce mandat et je n’y vais pas seule. Je me suis faite entourée de jeunes, présent et futur de notre pays, pour leur permettre d’occuper une place de choix au sein de l’association, et qui reflète la richesse qu’elles créent pour l’économie de notre pays.
Nous sommes à quelques jours de l’échéance, comment appréhendez-vous cette dernière ligne droite ?
J’ai adopté dès le début une approche claire et transparente. Je n’ai pas attendu la fin de la campagne pour annoncer mon plan d’actions ni choisir mon équipe. Cette approche a permis de proposer aux membres un plan d’actions détaillé, qui émane de ma connaissance de l’AFEM, de mes convictions et leur laisser le temps de le voir de près et l’évaluer. Il est également mis en ligne dans notre site de campagne www.reinventonslafem.ma.
Ces derniers jours, nous les investissons dans les réponses aux questions des membres concernant notre plan d’actions, et à la finalisation d’une grande nouvelle que j’annoncerai juste avant le vote et qui aura un impact très positif sur l’AFEM, son rayonnement et l’accès de ses membres aux réseaux d’influence.
L’AFEM semble perdre de sa puissance ces dernières années, comment la propulser au-devant de la scène politique et économique du pays ?
Toutes les associations passent par différentes phases dans leurs vies et l’AFEM ne déroge pas à cette règle. Au démarrage, les efforts étaient concentrés sur la création d’image et le développement de la notoriété, puis sont venues des périodes où il a fallu se concentrer sur le renforcement des services aux membres et la création de lien de collaboration entre elles. Le slogan de ma campagne est : Ensemble, réinventons l’AFEM ! Ma vision est de réinventer l’AFEM à travers une politique participative et inclusive pour la positionner en tant qu’acteur fort et incontournable dans le paysage économique marocain, qui porte les voix de tous ses membres, à travers :
- L’élargissement du réseau de l’AFEM à travers des stratégies de recrutement et de fidélisation des membres,
- L’émergence de délégations régionales fortes et actrices et leur propulsion en réels pôles de compétence,
- Le plaidoyer et lobbying auprès des décideurs pour arracher des avantages et incitations pour les femmes entrepreneures, dans les lois, les plans sectoriels, les initiatives ministérielles,
- Des partenariats forts et porteurs de valeur ajoutée avec des acteurs nationaux et internationaux, au profit des membres de l’AFEM et de la croissance de leurs entreprises.
Le résultat sera une AFEM forte de l’intérieur, audible et visible dans l’écosystème entrepreneurial et surtout influente dans les champs économique et politique du pays.
Quels sont les points forts de votre programme sur lesquels pensez-vous convaincre vos consœurs?
Notre programme qui, je le rappelle, a été alimenté grâce à une étude réalisée auprès des membres de l’AFEM et qui a permis de remonter leurs attentes réelles, s’articule autour de 6 axes et 40 mesures. Pour n’en citer que quelques unes, je parlerai tout d’abord du développement des incubateurs pour permettre à l’AFEM de jouer son rôle d’accélérateur de l’entrepreneuriat féminin. Mon ambition est d’incuber 100 projets à horizon 2021 et de lancer un fond d’investissement AFEM pour financer les projets les plus innovants. Nous avons prévu aussi la mise en place de la charte de la préférence, qui engagera l’AFEM à consulter et collaborer en priorité avec ses membres. Enfin, la création du Think Tank « Think Women» qui sera en charge de la réalisation d’études et analyses pour faire de l’AFEM une source d’information crédible et une force de proposition capable d’influencer la prise de décision économique dans notre pays.
Notre plus grand point fort est l’engagement que nous avons pris auprès des délégations régionales de les promouvoir en pôles de compétences et renforcer leur autonomie, à travers la mise en place du « Pacte des Délégations Régionales », qui pose les jalons de délégations fortes, responsables et actrices au sein de l’AFEM.
Ces mesures permettront d’atteindre l’objectif ultime de mon mandat, celui de promouvoir, soutenir et développer l’entrepreneuriat féminin comme levier de développement économique durable au Maroc.