Pour son premier livre, Lacunes paru aux éditions Onze, Salim Saïdi, rappeur et poète, nous entraine dans une expérience poignante d’une complexité infinie, tiraillée entre imaginaire et réalité subjective.
« La psychiatrie est une science totalitaire qui ne soigne pas et met des faux remèdes sur les mauvaises plaies. Les gens qui ont des pathologies mentales sont doublement victimes de leur rejet par la société qui voit en eux le reflet de ce qu’ils se cachent et de cette science instable qui contraint le patient à mettre des étiquettes sur son altérité et lui ordonner un traitement médicamenteux tout en ne s’approchant jamais des vérités psychiques, spirituelles, physiques qui le délivreraient de son mal ».
Un extrait de ce monde que l’auteur dépeint avec une cruauté extrême avec le verbe fin, agile et souvent se libérant des règles figées de bienséance.
Licencié en sciences politiques, amoureux des livres et des lettres, hypersensible de l’extrême, Salim Saïdi est à la confluence d’Orient où il puise sa spiritualité et d’Occident d’où il tient son cartésianisme.
Un brassage qui donne un cachet particulier à son travail et insuffle vie à ses pensées dans un recueil singulier.
« Il y a, au cœur de ses questionnements, de ses enfermements, un battement puissant, une force perdue, la beauté des mots », une lecture dont on ne sort pas indemne !