La pandémie du Covid-19 aura été finalement un levier d’accélération de la finalisation de la stratégie nationale dédiée au secteur du Commerce. La tutelle est consciente que des mesures transitoires sont primordiales pour pallier les effets de l’épidémie sur un secteur qui pèse 8% du PIB.
L’élan créé en faveur du secteur du commerce enclenché par les Assises du Commerce et dont certaines mesures trouvaient écho dans la Loi de Finances 2020 est tout simplement en panne à cause du Covid-19. Le secteur est d’autant plus en détresse sachant que cette période du Ramadan et de la fête d’Al Aid présentent la haute saison pour les commerçants.
Attentif aux grandes difficultés que rencontre le secteur, le Ministre de l’Industrie, du Commerce, de l’Economie Verte et Numérique, Moulay Hafid Elalamy a présidé ce jeudi 14 mai une réunion en visioconférence avec le bureau de la Fédération des Chambres marocaines de commerce, d’industrie et de services, marquée par la participation du Président de la Fédération et les Présidents des Chambres régionales marocaines.
L’objectif étant de plancher sur les propositions soumises à la tutelle par la Fédération et visant l’accompagnement des secteurs économiques pour surmonter les effets de la crise du Covid-19.
D’ailleurs Moulay Hafid Elalamy a souligné la qualité des propositions faites par la Fédération relayant les attentes des différentes catégories des professionnels dans le commerce, l’industrie et les services. Mais si la majorité des secteurs économiques souffre d’une manière ou d’une autre des effets de cette crise, certains ont mis l’accent sur le besoin d’un accompagnement plus renforcé pour quelques secteurs.
Le cas du secteur du commerce qui a cristallisé les débats et consommé une bonne partie du temps de cette réunion. Il faut dire que le secteur pèse pour 8 % du PIB national et emploi quelques 1,5 million de Marocains.
Comme le souligne un communiqué du ministère à l’issue de cette réunion, une large catégorie de commerçants a été considérablement affectée par la fermeture totale ou partielle de ses magasins dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire, qu’il s’agisse de grossistes ou de détaillants, ainsi que des secteurs de services liés au tourisme et aux transports.
Dans ce cadre, après avoir passé en revue les propositions de la Fédération, un certain nombre de leviers ont été mis en avant pour soutenir les secteurs économiques, en particulier les plus fragiles d’entre eux.
À commencer par la finalisation de la stratégie nationale pour le développement du secteur du commerce conformément aux recommandations du Forum national sur le commerce qui s’est tenu à Marrakech au cours du mois d’avril 2019. Il a été convenu d’accélérer la mise en place de mesures sociales au profit des professionnels, notamment la partie liée à la retraite et à l’assurance maladie. Le Covid-19 a mis à nu les conséquences de l’absence de filets sociaux, dès que survient un arrêt d’activité.
L’idée d’accorder une importance particulière aux petits commerçants dont les entreprises ont été gravement touchées par la pandémie et tenir compte de leurs problèmes dans toute mesure à venir visant l’accompagnement de leurs activités a également fait son chemin.
Il a été décidé par ailleurs de constituer des comités régionaux pour soutenir et accompagner les commerçants, les professionnels et les entreprises dans la relance de leurs activités.
La pandémie a également mis à l’évidence l’importance d’accompagner la transition digitale des professionnels et leur faciliter leur accès aux services électroniques fournis par les institutions publiques.
S’impose également l’importance de promouvoir des mesures visant à encourager le produit national et à soutenir la marque « Made in Morocco », et continuer à soutenir la compétitivité du produit national.
Aussi, les parties se sont-elles accordées sur la nécessité de poursuivre la consultation sur les plans de relance des secteurs économiques, avec pragmatisme et objectivité et dans une logique qui prend en compte l’intérêt suprême du pays, place la santé et la sécurité du citoyen au premier rang des priorités et qui fait de l’appui aux secteurs économiques et de la revitalisation de l’entreprise marocaine un gage d’une bonne reprise de l’économie nationale.
D’autant que la réunion, du moins selon les éléments d’informations, n’a pas abordé les scénarios de déconfinement et des mesures qui devront accompagner tout redémarrage d’activité.