Ecrit par la Rédaction |
Résolument le secteur touristique au Maroc n’est pas près de voir le bout du tunnel de cette crise sanitaire. En effet, après une récente suspension des vols de et vers la Russie, une nouvelle suspension a été décidée de et vers des marchés émetteurs importants que sont l’Allemagne, le Royaume-Uni en plus des Pays-Bas. L’obligation de présentation du pass vaccinal est un mal de plus qui s’ajoute à la longue liste des sinistres auxquels le secteur doit faire face.
Deux nouvelles mesures restrictives dictées par les autorités à 24h d’intervalle ont plongé le secteur touristique marocain dans le désarroi.
La première, celle de l’obligation du pass vaccinal décidée par le gouvernement le 18 octobre, qui conditionne aussi bien les déplacements que l’accès aux établissements hôteliers et touristiques.
Une décision subite sans préalable qui chamboule les prévisions des opérateurs du secteur à la veille de la saison hivernale. D’abord pour son caractère surprenant mais avec l’instauration d’une obligation pour ces opérateurs de se substituer aux autorités et contrôler qui peut accéder à un établissement touristique et hôtelier.
Pis, cette mesure ne s’est accompagnée d’aucun allégement des mesures en vigueur que ce soit le couvre-feu maintenu ou la jauge fixée à 75%.
A cette décision s’ajoute une autre encore plus dramatique et qui risque de plomber la saison hivernale : en effet, après la suspension des vols de et vers la Russie, une nouvelle suspension des vols de et vers les Pays-Bas, le Royaume-Uni et Allemagne est entrée en vigueur ce 20 octobre à minuit.
Ces deux derniers pays sont respectivement troisième et quatrième marchés émetteurs.
Les touristes en provenance des pays concernés ont dû ainsi écourter leurs séjours dans la précipitation et les opérateurs surpris par cette décision émise un jour férié, à devoir gérer ce départ précipité et les annulations en cascade en provenance de ces marchés.
Et avec la survenue d’un nouveau variant, l’incertitude plonge le secteur déjà fragilisé par la crise sanitaire dans le désarroi le plus total.
Difficile dans ce contexte faire des prévisions sur les performances du secteur en 2021, déjà amputées de 79% en 2020 comparativement à 2019 en terme d’arrivées, et ce malgré l’ouverture des frontières à partir du 15 juin dernier.
Les opérateurs ont exprimé de fortes inquiétudes dans ce sens et le manque de concertation dont ont fait preuve les autorités publiques, à l’heure même où le secteur s’attendait à des mesures à même d’appuyer la reprise dans le pays.
En effet, le l’écosystème touristique reste en proie aux effets de la crise avec des centaines de sociétés sur le fil du rasoir en raison des mesures limitées dans le temps prises par le CVE, alors que le secteur a souffert d’un arrêt quasi-total de mars 2020 à juin 2021.
Un secteur qui pèse pour 7% au PIB, 20% des exportations des biens et services et 5% des emplois de la population active en 2020.