La situation des charges et ressources du Trésor à fin janvier 2023 fait ressortir un excédent budgétaire de 524 MDH, contre un déficit de 360 MDH un an auparavant. Cette évolution recouvre une augmentation des recettes (+3,5 Mds de DH) plus importante que celle des dépenses (+2,6 Mds de H).
Les recettes ont enregistré, sur une base nette des remboursements, dégrèvements et restitutions fiscaux, une hausse de près de 3,5 Mds de DH ou 15,8%, comparativement à janvier 2022, et un taux de réalisation de 8,1% par rapport aux prévisions de la loi de finances (LF).
Les recettes fiscales ont affiché une progression de plus de 2 Mds de DH ou 9,5% et un taux de réalisation de 9,2%. Les remboursements, dégrèvements et restitutions fiscaux, y compris la part supportée par les collectivités territoriales, se sont
chiffrés à 256 MDH, contre près de 179 MDH en janvier 2022.
Par nature d’impôt et de taxe, les principales évolutions ayant caractérisé le comportement des recettes fiscales se présentent comme suit :
• Progression de l’IS de 288 MDH (+16,5%) ;
• Augmentation de l’IR de 543 MDH (+10,4%) grâce notamment aux recettes générées par l’IR sur salaires (+631 MDH) ;
• Quasi-stabilité de la TVA à l’intérieur à 3,7 Mds de DH ;
• Augmentation de la TVA à l’importation de 558 MDH (+15,3%) résultant de la hausse de la TVA aussi bien sur les produits énergétiques (+309 MDH) que sur les produits hors énergie (+268 MDH) ;
• Hausse des droits de douane de 171 MDH (+17,3%) et des taxes intérieures de consommation de 26 MDH (+1%) ;
• Amélioration des droits d’enregistrement et de timbre de 432 M.DH (+12,5%) suite notamment à la hausse des droits d’enregistrement (+218 MDH) et de la TSAV (+94 MDH).
Les recettes non fiscales, pour leur part, se sont établies à plus de 1,4 Md de DH contre 212 MDH à fin janvier 2022, soit une hausse de 1,2 Md de DH.
Les recettes en provenance des établissements et entreprises publics se sont établies à près de 1,2 Md de DH, dont 1 Md de DH versés par l’Agence nationale de la conservation foncière, du cadastre et de la cartographie, contre 56 MDH à fin janvier
2022.
Les « autres recettes » se sont situées à 222 MDH, contre 156 MDH en janvier 2022.
Les dépenses ordinaires se sont établies pour leur part, à 24,5 Mds de DH, soit quasiment le même niveau que celui enregistré en janvier 2022. Cette évolution recouvre, d’une part, une baisse des dépenses des « autres biens et services » de 905 MDH et des charges de la compensation de 128 MDH et, d’autre part, une hausse des intérêts de la dette de 633 MDH et des dépenses de personnel de 364 MDH.
Les charges de la compensation se sont chiffrées à 2,5 Mds de DH, en diminution de 4,8% en liaison notamment avec le repli du cours du gaz butane qui a atteint une moyenne de 673 $/T contre près de 853 $/T en janvier 2022.
Les intérêts de la dette se sont situés, quant à eux, à près de 1,3 Md de DH, contre 640 MDH en janvier 2022. Cette évolution est attribuable à l’augmentation aussi bien de ceux afférents à la dette intérieure (+358 MDH) qu’à ceux de la dette extérieure (+275 MDH).
Ces évolutions des recettes et des dépenses ordinaires se sont traduites par un solde ordinaire positif de 839 MDH, contre un solde négatif de près de 2,7 Mds de DH à fin janvier 2022.
En ce qui concerne les dépenses d’investissement, les émissions ont atteint 12,3 Mds de DH, soit quasiment au même niveau qu’au premier mois de l’année 2022.
Comparativement aux prévisions de la LF 2023, leur taux de réalisation s’est élevé à 13,5%.
Par ailleurs, les comptes spéciaux du Trésor ont dégagé un solde excédentaire de plus de 12 Mds de DH, contre près de 14,6 Mds de DH en janvier 2022.
Compte tenu de ces évolutions et d’une réduction des opérations en instance de 9,9 Mds de DH, la situation des charges et ressources du Trésor dégage un besoin de financement de l’ordre de 9,4 Mds de DH.
Ce besoin, augmenté du flux net des placements sur le marché monétaire (-7,1 Mds de DH) et du flux négatif du financement extérieur (-545 MDH), a été couvert principalement par le recours au marché de la dette intérieure pour un flux net de 18,4 Mds de DH.
Le flux de l’endettement intérieur recouvre des souscriptions pour un montant de 47,3 Mds de DH, contre près de 31 Mds de DH un an auparavant, et des remboursements en principal pour 28,9 Mds de DH, contre près de 10,7 Mds de DH. Le flux négatif de l’endettement extérieur recouvre des tirages de l’ordre de 156 MDH, contre 665 MDH en janvier 2022, et des amortissements de 701 MDH, contre 645 MDH un an auparavant.