Le clou du spectacle durant cette période est la contribution sociale de solidarité sur les bénéfices mise à la charge des sociétés. L’application de cette nouvelle contribution sociale de solidarité n’a pas manqué de peser lourd sur la majorité des entreprises de la place.
Les analystes de CDG Capital Research, filiale de CDG Capital ont passé au peigne fin l’actualité boursière au terme du premier semestre de l’année en cours.
Face aux bons résultats affichés par les banques et à la note de conjoncture industrielle de Bank Al-Maghrib qui atteste d’une hausse de production et de commandes, il a été observé un renversement de tendance au cours de la période étudiée. Dans ce sillage, les analystes témoignent de la hausse des deux secteurs banques avec les valeurs ATW, BCE et CIH avec des performances respectives de 6,2%, 6,1% et 6,8% et le secteur Matériaux de construction avec deux valeurs en vedette (CMA avec une hausse de 8% et LHM avec une hausse de 11,8%).
Durant cette dernière phase du premier semestre, l’OPV du titre IAM est le principal sujet d’attention des investisseurs. « Avant sa suspension, le titre a tiré le Masi vers son plus bas depuis deux mois 10.963 points. Mais juste après la reprise de sa cotation, il a déclenché une ascension qui permettra au MASI d’atteindre son plus haut semestriel à 11.507 points », expliquent les analystes. Et d’enchaîner : « Cet appétit ascendant envers le titre IAM est porté principalement par le prix attractif de l’OPV et la nouvelle décision visant à accroitre les ratios prudentiels des OPCV de 15 à 20%, ce qui a permis aux gérants de renforcer leur position sur Maroc télécom ».
Toujours est-il que face à un marché peu liquide et cher, les investisseurs demeurent méfiants. Le volume échangé ressort à 14,7 Mds de DH contre 18,9 Mds de DH au cours de la même période de l’année passée. Les investisseurs s’accrochent au secteur de la finance et aux valeurs défensives des deux secteurs industrie et télécoms.
Au terme du premier semestre 2019, le chiffre d’affaires publié des sociétés cotées à la bourse de Casablanca ressort en croissance de 2,5% à 123,5 Mds de DH. Les revenus ont été drivé principalement par le secteur Banques dont l’évolution était en nette hausse de 4,9%.
Les filiales à l’international ont enregistré pour la première fois depuis dix ans la baisse de leurs revenus estimé à -1%. Retraité de l’activité à l’international, le CA afficherait une hausse de 3,1%.
ATW, IAM et BCP tirent vers le haut
En matière de profitabilité des sociétés du Masi, force est de constater qu’une dichotomie est confirmée entre les secteurs Banques et Télécoms profitant d’une bonne tenue d’activité et d’une optimisation du coût du risque, et les secteurs Mines et Energie plus cyclique qui ont été impacté par la baisse des métaux de base et du prix de pétrole.
En effet, la hausse nette du REX est pilotée par les trois grands acteurs ATW, IAM et BCP. Il s’agit dès lors d’une hausse relativement indicative, puisqu’en neutralisant l’effet positif de la hausse du trio le REX aurait marqué une baisse de -2.5%.
La place casablancaise affiche une baisse de 4,3% alors que le résultat courant des sociétés cotées a progressé de 3,1%. Cette baisse est due à plusieurs facteurs pour ne citer que les facteurs conjoncturels y compris la baisse des cours des métaux. A titre d’exemple, Managem a réalisé un résultat net négatif de – 138 MDH contre 230,7 MDH au premier semestre 2018. Idem pour le secteur agroalimentaire qui a affiché une certaine atonie.
Toutefois, le clou du spectacle durant cette période est la contribution sociale de solidarité sur les bénéfices mise à la charge des sociétés. En effet, l’application de cette nouvelle contribution sociale de solidarité n’a pas manqué de peser lourd sur la majorité des entreprises de la place.
Autre indicateur important est la baisse de la contribution du secteur de l’industrie qui a fortement baissé de 11,6% au S1 2018 à 7,6% au S1 2019.