Le Plan de relance industrielle, dont le pilier substitution à l’importation, est sur la bonne voie et l’optimiste est le maître-mot dans la phase post covid-19. C’est l’impression générale qui se dégage à l’issue de la webconférence organisée par Attijariwafa bank en partenariat avec le ministère de l’Industrie, de l’Economie verte et numérique.
Le 24 septembre, le ministre de l’Industrie, de l’Economie verte et numérique dévoilait devant la CGEM le Plan de relance industrielle 2021-2023 qui repose sur trois piliers majeurs : une politique de substitution aux importations en mobilisant les capacités dormantes du tissu industriel national, le renforcement du capital marocain dans l’industrie, et la décarbonation de l’industrie pour préserver et renforcer l’export.
Le lendemain, la banque de projets concoctée par la war-room du ministère (composée de 25 personnes) est mise en ligne proposant une centaine de projets dans les branches industrielles à fort potentiel.
En effet, en amont le ministère avait analysé en détails les importations de 16 filières industrielles donnant ainsi lieu à des fiches de projets dans ces filières.
Le 11 novembre 17 conventions d’investissement d’un montant global de 857 millions de dirhams ont été signées dans le cadre de ce nouveau plan qui s’étale de 2021 à 2023.
La webconférence organisée par Attijariwafa bank en partenariat avec le ministère était l’occasion de faire le point sur ce plan et la pertinence de la banque de projets dans la redynamisation de l’industrie et par ricochet de l’économie, mais également tâter le pouls du secteur privé et bancaire.
D’emblée, il y a lieu de souligner qu’à ce jour, la war-room a reçu 524 demandes concernant les projets identifiés et à ce rythme le ministre, Moulay Hafid Elalamy (MHE) est très optimiste quant à la capacité de dépasser les 34 Mds de DH de substitution.
Il est réconforté dans cette ambition par la résilience, la réactivité et l’agilité du tissu industriel marocain notamment lors de la crise, rappelle le ministre, et qui ont permis au Maroc de produire actuellement 16 millions de masques par jour, de produire les kits de test Covid importés au début de la crise sanitaire, ou encore les thermomètres infrarouges ou les lits de réanimations.
Notamment en mettant à profit la commande publique. D’ailleurs, MHE donne l’exemple du partenariat mené dans ce sens avec le ministère de l’Intérieur dans le cadre de l’opération « un million de cartables » qui sont désormais produits au Maroc.
Réagissant aux différentes questions particulièrement celle relative à la taille des projets et des montants importants d’investissements, MHE a expliqué qu’il existe d’autres projets à la portée également des PME en invitant les entrepreneurs à consulter la banque de projets et en rappelant les mécanismes de financement disponibles notamment le Fonds de développement industriel ou encore les programmes de soutien à l’investissement de Maroc PME.
Ou encore la mise en contact des co-investisseurs potentiels.
Sans oublier le financement bancaire. En effet, dans le cadre du plan de relance de 120 Mds de DH dévoilé en août par le ministre des Finances, et dont le « Pacte » a été signé le 6 août entre l’Etat représenté par le ministre des Finances et le secteur privé, représenté par la CGEM et le GPBM ; 75 Mds de DH seront injectés dans l’économie sous forme de crédits bancaires garantis par l’Etat (5 Mds de DH seront apportés par le fonds Covid-19 pour couvrir les risques de défaut des entreprises bénéficiaires).
Dans ce sillage, le PDG d’Attijariwafa bank, Mohamed El Kettani a souligné le rôle majeur joué par le secteur bancaire marocain lors de cette crise sans précédent notamment le report de créance et le soutien au secteur économique national. Ainsi, le secteur semble mobilisé pour le post crise et le financement de la relance, avec le fonds Mohammed VI pour l’investissement doté de 45 Mds de DH (dont 30 Mds de DH seront mobilisés auprès d’institutionnels nationaux et internationaux et 15 Mds de DH seront financés par l’Etat).
Pour M. El Kettani, ce fonds facilitera la relance et au-delà des financements, il apportera des prêts alternatifs, des prêts mezzanine et des emprunts obligataires aux fonds thématiques.
L’impression générale qui se dégage de cette webconférence est l’optimisme quant à une relance à partir de 2021, après une année 2020 secouée par une crise systémique.