L’une des causes des maux dont souffre notre système de santé est celui du financement. Seulement 6% du PIB national est consacré au secteur de la santé. La contribution de l’Etat, à travers les recettes fiscales, représente le quart des dépenses sanitaires. L’assurance maladie finance 22% de ces dépenses. Quant à la contribution des ménages à la prise en charge des soins, elle s’élève à 50%.
Un lourd fardeau notamment pour les plus démunis a avoué le Chef du gouvernement Saâd Eddine El Othmani lors de l’ouverture de la conférence sur le thème « Quel modèle de financement pour la Couverture Sanitaire Universelle ? ». En effet, la santé est parmi les secteurs sociaux les plus mal perçu par les Marocains. Les efforts du gouvernement pour la généralisation de la couverture médicale ne sont toujours pas palpables sur le terrain notamment en ce qui concerne la qualité des soins dispensés.
Il faut dire qu’il ne s’agit pas simplement de généraliser la couverture mais d’assurer une meilleure accessibilité et une qualité des soins optimale. Pour cela, il faut mobiliser les financements nécessaires avec à la clé un financement efficace et efficient du secteur de la santé.
« La transition du système de santé marocain doit faire face désormais au double phénomène de vieillissement de la population et de l’exacerbation des maladies chroniques. En effet, l’espérance de vie à 75 ans et la prévalence élevée des maladies chroniques (10,6 % des diabétiques et 29,3% des hypertendus) sont des indicateurs pertinents pour illustrer cette lourde tendance », a souligné le ministre de la Santé Anass Doukkali.
Et d’ajouter que c’est pourquoi il faut mettre en place une stratégie de financement cohérente, soutenable et pérenne.
Là encore le ministre de la Santé a opté pour l’approche participative pour l’élaboration de ladite stratégie en fédérant tous les acteurs concernés. « En effet, la complexité des interactions entre la santé et l’environnement économique, social et culturel rend encore plus difficiles les missions qui nous sont assignées. Par conséquent, cette complexité plaide pour une approche multi-sectorielle et intégrée devant favoriser nécessairement une intelligence plurielle. Ainsi, plusieurs départements ministériels et acteurs institutionnels sont concernés et je me réjouis de voir autant de membres du gouvernement présents pour le lancement de cette concertation », a-t-il souligné.
Cette rencontre a donc permis de jeter les premiers jalons de la réflexion pour la conception d’une feuille de route pour le financement du système de santé de demain. Une feuille de route qui répond aux besoins de plus en plus croissants et pressants de la population et qui permet effectivement d’atteindre les Objectifs de développement durable comme prévu dans le « Plan Santé 2025 ».