Pour prendre le pouls de cette opération de migration circulaire unique, l’équipe de EcoActu.ma est partie à la rencontre des saisonnières agricoles marocaines juste avant leur départ vers l’Espagne dans la province de Huelva. L’ANAPEC a, de son côté, déployé un important dispositif pour garantir une saison avec zéro incident. Reportage.
Chaque année, les producteurs agricoles espagnols font appel à la main d’œuvre marocaine pour la cueillette de la fraise et des fruits rouges. Une opération de migration circulaire qui entre dans le cadre d’un accord bilatéral signé entre le Maroc et l’Espagne en 2001.
Bien que ce sujet ait fait couler beaucoup d’encre et suscité beaucoup de bruit en raison du scandale relatif aux abus et aux conditions de travail qui avait éclaté, la réalité est tout autre selon les témoignages même de ces saisonnières. Pour remédier à une situation de précarité et de vulnérabilité, ces femmes attendent impatiemment cette opération qui leur permet d’améliorer un tant soit peu leur niveau de vie.
Pour voir de plus près le déroulé de cette opération de migration circulaire unique vu le nombre important de bénéficiaires et s’assurer si toutes les mesures nécessaires sont prises en guise de respect des droits de ces braves femmes, l’équipe de EcoActu.ma est partie à la rencontre de ces saisonnières juste avant le départ.
Il est 7H du matin. Le Soleil ne s’est pas encore levé sur la baie de Tanger. Et pourtant, une activité anormale en cette période de l’année se dessine juste à l’entrée du port de Tanger ville. Toutes les autorités notamment portuaires, locales, locales, policières, douanières… sont sur le pied de guerre pour réussir cette opération et garantir aux femmes un départ dans les conditions idoines.
A l’arrivée du port, nous remarquons des centaines de femmes qui s’empressent devant la porte pour prendre le large. Excitées, contentes, anxieuses tout en étant tristes de laisser leurs familles. Sur les lieux, l’ambiance est mitigée. Les saisonnières agricoles marocaines en direction des champs de Huelva s’apprêtent à entreprendre un séjour de 3 à 6 mois laissant dernières elles maris, progéniture et familles.
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Il s’agit d’une opération d’envergure de migration circulaire qui concerne le départ de 16.500 saisonnières dans une période de 2 mois. Une opération gérée par l’ANAPEC qui assure la phase de départ des ouvrières marocaines depuis le lancement de l’appel à candidature jusqu’à l’embarquement sur le bateau. Elles sont des centaines de femmes à transiter chaque jour du port en direction de l’autre rive de la méditerranée avec l’espoir de jours meilleurs.
Nous avons fait une immersion au cœur d’un dispositif de sécurité complexe pour recueillir les témoignages des ouvrières saisonnières agricoles. Elles se sont confiées sans la moindre hésitation au micro d’EcoActu.ma sur le déroulement de l’opération, sur leurs conditions de travail et sur le respect de leur droit dans les champs agricoles.
Elles affirment que les raisons qui motivent ce départ sont purement pécuniaires étant donné que le salaire mensuel est de 1.525 euros soit l’équivalent de 16.241 DH contre 1.903 DH pour un mois de travail au Maroc. L’ANAPEC n’a de son côté, pas lésiné sur les moyens et déployé un important dispositif pour garantir une saison avec zéro incident.