La commission Talents, Formation et Employabilité de la CGEM appelle à revoir la gestion des fonds de la taxe de formation professionnelle et suggère de l’externaliser à un organisme étatique indépendant.
La formation continue constitue une composante essentielle dans le renforcement de la compétitivité des Entreprises et e développement de la compétence et de l’efficacité du personnel. Malheureusement au Maroc, ce volet accuse encore un retard comme ne cesse de le revendiquer le Patronat. Et, ce n’est pas à cause du financement étant donné que 30% de la Taxe de formation professionnelle (TFP) prélevée auprès des entreprises sont consacrés au remboursement de la formation continue.
A noter qu’en 2017, le nombre de bénéficiaires des Contrats spéciaux de formation (CSF) n’était que de 415.963 employés. Un chiffre jugé faible par la commission Talents, Formation et Employabilité de la CGEM qui compte relancer le débat au sujet des CSF précisément en ce qui concerne le volet de sa gestion financière et de la simplification des procédures liées au remboursement.
Le président de la Commission Hamid El Otmani estime qu’une réflexion en profondeur dans ce sens renforcera le niveau de confiance des différents acteurs. Cette réflexion intervient à quelques jours de la publication dans le bulletin officiel de la Loi sur la formation professionnelle. Ladite loi prévoit outre mesure la gestion de la formation continue qui se fera de façon indépendante des fonctions qui sont confiées à l’Office prévues dans le cadre de la loi N°1.72.183.
L’amendement de l’article 13 apporté par le gouvernement prévoit que l’Administration reste majoritaire au sein du Conseil d’administration de l’OFPPT : 8 sièges pour les syndicats et le patronat et 8 autres pour l’Administration avec la voix du Président qui compte double.
D’après Hamid El Otmani, cette loi apporte des choses intéressantes à souligner telles que les bilans de compétence et la validation des acquis, mais elle reste très perfectible sur plusieurs autres aspects, dont notamment le conflit d’intérêt lié au rôle que joue l’OFPPT, en sa qualité d’opérateur de formation, de gestionnaire des fonds et de bénéficiaire de ces même fonds au même titre que n’importe quel établissement public.
Il préconise dans cette optique d’externaliser auprès d’un organisme indépendant la gestion du Fonds alimenté par la TFP prélevée auprès des entreprises par la CNSS et versé à l’Office de la Formation Professionnelle et de la Promotion du Travail (OFPPT).
« Les opérateurs seraient beaucoup plus rassurés et en confiance si ce conflit d’intérêt est levé et qu’un organisme indépendant tel que la CDG prenne en charge la gestion et la valorisation de ces fonds pour le compte des Entreprises », tient à préciser Hamid El Otmani.
Et d’ajouter que « la commission Talents, Formation et Employabilité souligne l’excellente qualité des relations entre les responsables actuels de la CGEM, l’OFPPT et le ministère de tutelle et compte lancer une réflexion plus large sur la question de la formation, faire des propositions au ministère afin de retrouver une confiance perdue, suite à des décennies de déceptions ».