Dans un contexte inédit, le ministère du tourisme explore le marché israélien. La Turquie et l’Egypte, deux pays des principaux concurrents du Maroc reçoivent, chacun d’entre eux, plus de 400.000 voyageurs israéliens par an.
S’il y a un secteur qui a été brutalement impacté par la crise sanitaire liée à la Covid19, il s’agit bien de celui du secteur touristique. Toutes les activités connexes ont subi de plein fouet l’arrêt brutal et la suspension des vols de et vers le Maroc. Cette crise a mis également en exergue la dépendance outrancière de certains marchés classiques qui en cas de pépin aggrave la situation.
Aujourd’hui, dans le cadre d’une diversification des marchés, la tutelle lance un marché pour l’étude de la demande des touristes internationaux des pays d’Afrique, Israël et Portugal. L’ambition affichée dans ce contexte inédit est de préparer la reprise du tourisme marocain en se positionnant sur des marchés internationaux plus jeunes ayant des affinités culturelles, historiques et politiques, des potentialités à l’export et une proximité géographique lui permettant d’aller conquérir des parts de marché sur ces derniers.
A travers cette étude, le Maroc peut ainsi avoir une meilleure connaissance de ces marchés (en termes de comportements de consommateurs, de mode de consommation…) et de pouvoir affûter ses armes en adoptant les approches nécessaires.
Le lancement de cette étude montre que le Maroc ne perd pas de temps et que juste après la normalisation des relations avec Israël, les opérateurs marocains souhaitent s’enquérir des dernières évolutions du marché et des habitudes des israéliens. L’estimation des coûts des prestations établie par l’ONMT est fixée à 2.643.000,00 DHS TTC.
Dans le même cadre, la tutelle veille à assurer des vols directs entre Israël et le Maroc, les deux parties s’engagent à mener des discussions pour la conclusion d’un accord sur les services aériens.
Israël dans le viseur de la stratégie de l’ONMT
En effet, Israël représente un potentiel considérable à saisir. En 2019, sur une population de 9,136 millions d’habitants, 8,473 millions sont partis en voyage touristique à l’étranger et ont dépensé 9,765 M$. Au cours des 15 dernières années, ce nombre de voyages a connu un taux de croissance annuel moyen de 13%. Force est par ailleurs de constater que les destinations préférées des voyageurs Israéliens sont l’Italie, la Turquie, la Thaïlande, les Etats-Unis et l’Egypte. La Turquie et l’Egypte, deux pays des principaux concurrents reçoivent, chacun d’entre eux, plus de 400.000 voyageurs israéliens par an.
Les dernières évolutions des relations diplomatique et économique entre les deux pays sauront dynamiser la demande touristique du marché israélien qui montre d’ores et déjà un grand intérêt pour les destinations ayant les qualités proches du Maroc. Il devient donc primordial d’étudier le marché pour y activer les segments les plus porteurs dans le cadre de la relance touristique nationale.
Concernant l’Afrique, toutes les études convergent vers le fait que le continent est le moteur de la croissance au cours du siècle à venir. Avec plus d’un milliard d’habitants, soit le deuxième continent le plus peuplé, ainsi qu’un pouvoir en hausse constante, une population jeune et des actifs de plus en plus nombreux, ce continent soutiendra inéluctablement la croissance démographique et économique du monde surtout qu’il dispose d’une classe moyenne importante.
Attention à la déperdition
Lorsque l’on s’aperçoive que l’Afrique représente à peine 4% des arrivées touristiques africaines au Maroc dont 2% viennent d’Afrique Sub-saharienne, on comprend qu’il y a du potentiel à exploiter.
Pour le marché portugais, et même s’il figure parmi les marchés classiques émetteurs des touristes internationaux, il s’est avéré nécessaire d’affiner la connaissance et la compréhension du comportement des touristes portugais afin de capter plus de parts de marché.
Le lancement de cette étude permettra ainsi de se doter des connaissances et des enseignements nécessaires pour pouvoir contribuer à répondre efficacement aux besoins des touristes étrangers potentiels et à mettre à leur disposition les produits touristiques adéquats. Encore faut-il rationaliser les dépenses de promotion à travers des actions bien ciblées.
La ressource se fait de plus en plus rare et le Maroc a intérêt à bien saisir la fenêtre de tir.