L’été est la période la plus attendue par tout le monde. Elle rime avec repos, détente, voyage… Une période où le tourisme bat son plein. Les chiffres devraient exploser notamment dans les pays à destination touristique. Malheureusement, au Maroc nous ne sommes pas dans cette optique. Bien au contraire, nous sommes bien loin des objectifs très ambitieux de la Vision 2020 à savoir accueillir 20 millions de touristes à l’horizon 2020. On peut dire que l’engagement de faire du secteur du tourisme l’un des moteurs de développement économique, social et culturel est du pipeau.
A vrai dire, ce constat n’est pas nouveau. Cela fait quelques années que tous les indicateurs attestent de l’impossibilité de relever les défis. Ce qui nous interpelle toutefois c’est l’indifférence de la tutelle, en l’occurrence le ministère du Tourisme, face à cet état de fait. Aucun plan d’action n’a été mis en place par Mohamed Sajid, nommé ministre du Tourisme en avril 2017, ni par Lamia Boutaleb, Secrétaire d’Etat chargée du Tourisme.
Un appel d’offre a été pourtant lancé pour la réalisation d’une étude de mise en place d’un dispositif d’accompagnement pour l’implémentation et le pilotage de la feuille de route du secteur du tourisme en novembre 2017 après le scandale de l’affaire Southbridge. A ce jour, on n’en sait pas plus sur où en est cette étude encore moins sur ce que fait le département du tourisme pour mettre sur les rails ce secteur vital.
Rappelons que l’objectif de ladite Stratégie était de mettre en place et animer un dispositif qui devra permettre d’assurer un pilotage efficace des chantiers, programmes et projets portés par la tutelle.
Sauf qu’à une année de la date d’échéance de la Vision 2020 on se doute fort à quoi bon servirait une étude de plus. Tellement les études sont nombreuses et finissent dans les tiroirs.
Ce qui est frustrant, c’est que le secteur continue sur une Vision qui risque de ne pas aboutir. Chiffres à l’appui, en 2018 nous étions à 12,3 millions de touristes bien loin des 20 millions prévus pour 2020.
Et pourtant des milliards de dirhams ont été injectés et investis dans ce secteur depuis les années 2000 sans résultats tangibles. Le secteur est aujourd’hui tiré par un tourisme interne qui fait les frais des stratégies foireuses qui ne parviennent pas à améliorer la qualité de l’offre.
Il semble que ce secteur n’est bon que pour lancer des études. Et pourtant, le Maroc n’a rien à envier à d’autres destinations qui chaque année affichent des chiffres record.
Cela dit, à la veille d’un remaniement ministériel qui se prépare, la question des réalisations de chaque ministre doit figurer parmi les critères de reconduction ou pas à la tête des ministères. Un tableau des indicateurs de performances ne fera du mal à personne.
Mais pas seulement, il faudra activer la réédition des comptes notamment pour les ministres qui seront radiés et qui n’auraient pas honoré leurs engagements. Stop ! Le gouvernement n’est pas fait pour passer 5 ans et repartir sans rendre des comptes. Espérant que cette fois-ci sera la bonne et que ce ministère capital pour notre économie soit piloté par une compétence qui le hissera aux rangs des destinations touristiques les plus prisées.