Mettre le Maroc sur les rails des Pays Emergents est plus qu’une question de changement d’un système de gouvernance. Il s’agit en effet de l’édification d’un modèle de développement contemporain bâti sur la justice et l’équité sociales, l’investissement productif et la création de la valeur ajoutée immatérielle.
La répartition équitable des richesses demeure le point focal de la nouvelle équation du développement. Cependant, le mécanisme de péréquation régionale est au cœur du nouvel exercice de développement, afin de réduire significativement les disparités existantes entre les différents territoires du Royaume.
L’appui financier et technique aux régions les plus pauvres reste parmi les actions les plus importantes de l’Etat Moderne, en vue de hausser le niveau de vie des populations locales les plus vulnérables. Quant au transfert de la compétence aux agents locaux, négligé par le modèle actuel de développement, il constitue un véritable levier de performance locale. In fine, c’est le facteur humain qui conduira les réformes et sa formation durable demeure la clé de succès de toute réforme administrative.
Par conséquent, l’amélioration des secteurs sociaux vitaux (santé, habitat, éducation, formation…) est tributaire d’un nouveau mode de pilotage, traduit en politiques publiques à la fois efficaces et cohérentes, mettant le citoyen au cœur des préoccupations.
En effet, Le nouveau système de pilotage devrait être conçu sur une logique de partenariat et de partage des responsabilités entre l’ensemble des parties prenantes du développement. Le passage de l’Etat « Interventionniste » vers l’Etat Stratège « Régulateur et Chef de File » des projets sociaux-économiques constitue l’élément clef du nouveau mode de gouvernance publique.
Quant à l’administration publique, pilier du nouveau modèle de développement, elle joue un rôle crucial dans la promotion du climat des affaires et le développement des investissements étrangers. Par conséquent, il lui incombe, au-delà des nouveaux mécanismes de gestion et de contrôle qui régissent le fonctionnement des agents publics, d’introduire un nouveau mode de gestion orienté « management public moderne ».
Cependant, le nouveau mode de pilotage public, basé sur l’ouverture de la gestion et l’éradication irréversible des méthodes bureaucratiques d’administration des affaires publiques, favorisera le développement d’une nouvelle génération de partenariats publics-privés, fondée, d’une part, sur une bonne gouvernance des affaires publiques et, d’autre part, sur un pilotage efficace des projets de développement socio-économiques objet de diverses revendications sociales.