Le rôle de la Caisse de Dépôts et de Gestion de par sa solidité financière, de la stabilité de ses ressources… est indéniable pour mobiliser l’épargne et surtout la transformer en de vrais projets sociaux. C’est tout l’enjeu.
La Journée mondiale de l’épargne organisée par la CDG et Poste Maroc, le mardi 31 octobre, se veut une occasion pour Abdellatif Zaghnoun, numéro 1 de la CDG de rappeler que sans la sensibilisation des acteurs économiques à la culture de l’épargne, les efforts seraient vains. C’est l’une des clés de réussite. Dans un contexte où le Maroc est en train de se réformer, en quête d’un nouveau modèle de développement où l’inclusion sociale occupe une place de choix, la mobilisation de l’épargne requiert une grande importance. Vaille que vaille, pour y parvenir, des efforts doivent être déployés pour faire la promotion de l’inclusion financière. Cette dernière permet l’accès des populations à des services de base comme l’emploi, la santé, le logement ou l’éducation.
Et comme bras financier de l’Etat, le rôle de la CDG de par sa solidité financière, de la stabilité de ses ressources…est indéniable pour mobiliser l’épargne et surtout la transformer en de vrais projets sociaux. C’est tout l’enjeu.
« La Caisse de Dépôt et de Gestion (CDG) constitue pour les pouvoirs publics un organisme de sécurisation de l’épargne nationale via une gestion rigoureuse des dépôts. Ce sont, entre autres, les réserves de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale, les comptes de la Caisse d’épargne nationale (CEN), les fonds de consignation, les fonds des professions juridiques et les fonds de garantie », rappelle à juste titre Zaghnoun.
Et d’ajouter : « Depuis sa création en 1959, la CDG a été mandatée pour gérer les excédents de la CEN dont la collecte a été confiée à Poste Maroc. La CDG et Poste Maroc ont ainsi noué un partenariat stratégique visant à œuvrer pour le développement de la CEN dans l’objectif de mobiliser une épargne de long terme ». Un partenariat réussi comme en atteste le nombre croissant de clients de la CEN qui avoisine 4,5 millions et la part de marché qui est de l’ordre de 20%. Mieux encore, les produits d’épargne de la CEN connaissent un engouement à l’échelle nationale permettant ainsi l’inclusion financière et la bancarisation.
Après 60 ans d’existence, la CDG a réussi à se positionner comme un investisseur institutionnel de long terme. Elle a transformé l’épargne en projets structurants en faveur de l’économie en général.
Elle a fortement contribué à l’essor des capacités touristiques du pays et à l’élargissement de l’offre immobilière urbaine. Aujourd’hui, la construction de villes nouvelles, l’aménagement de pôles urbains, témoignent de l’expertise que cette institution a acquise dans le domaine du développement territorial.
L’innovation dans les produits financiers : Le grand défi
La CDG a inscrit dans son plan stratégique 2017-2022 le renforcement de son rôle historique d’opérateur dans les domaines de l’épargne et de la prévoyance. Elle intervient notamment pour accompagner davantage les enjeux stratégiques nationaux à travers la consolidation du modèle de croissance du pays, l’accélération de la transformation structurelle avec le développement de nouveaux secteurs (industrie, agroalimentaire, Tech, Energies renouvelables). La CDG agit désormais dans ce cadre via trois modes d’intervention : Expert, Co-financeur et investisseur.
Les besoins sans cesse croissants de la population incitent les caisses d’épargne et les établissements bancaires à proposer des services financiers basés sur des solutions innovantes qui allient efficience et efficacité tout en fournissant plus d’efforts pour favoriser l’éducation financière et encourager l’épargne et la bancarisation.
A ce titre, il est utile de rappeler que le Maroc s’est engagé dans cette promotion depuis la fin des années 90, notamment à travers la diffusion du microcrédit.
Toutefois, et malgré les efforts déployés en matière de promotion de l’épargne, il y a lieu de faire le constat que le niveau actuel de cette dernière a connu un certain tassement, autour de 27 à 28%, et n’est guère suffisant pour soutenir l’investissement. Ainsi, les chiffres disponibles au titre de l’année 2018, montrent que le taux d’épargne nationale a baissé de 28,7% du PIB en 2016 à 28,3% en 2017 et qui s’établirait à 28% en 2018.
La question qui se pose aujourd’hui est de savoir comment réduire l’écart grandissant entre l’Epargne (en particulier interne) et l’investissement pour faire face aux besoins de financement de l’économie ?