La tenue du premier forum marocain des zones industrielles organisé à Casablanca par Industrie du Maroc Magazine a été l’occasion de s’approcher de plus près de ce qui se fait au niveau de la locomotive économique et industrielle du Maroc : Le Grand Casablanca.
L’événement a d’ailleurs été ouvert par l’intervention de Mustapha Bakkoury, Président de la Région Casablanca-Settat.
Cette rencontre était l’occasion de partager un vécu, des convictions mais aussi des préoccupations d’un responsable de ce large territoire dans le cadre de la dynamique de régionalisation avancée, devant un large parterre d’acteurs.
D’emblée, Mustapha Bakkoury a martelé que « La production manufacturière est notre salut. Pour cela il faut une mobilisation générale pour emprunter les bons rails ».
Prenant en cela pour preuve que toutes les régions du monde qui ont réussi d’un point de vue économique sont aujourd’hui à des niveaux de production manufacturière deux à trois fois le nôtre qui doit tourner autour de 14%.
A partir de là se dégage l’idée qu’il existe bien un potentiel de développement pourvu que la compétitivité soit au rendez-vous, non seulement au niveau des infrastructures mais également par le capital humain qui doit être au centre de cette préoccupation.
« Notre pays a bien compris cela en inscrivant cette nécessité dans des stratégies sectorielles. La question aujourd’hui est de savoir si ces stratégies sont suffisamment pertinentes pour explorer tout le potentiel qu’offre le pays. Personnellement je pense que nous avons encore des possibilités d’amélioration notamment en travaillant différemment et collectivement, en étant à l’écoute du terrain, en évitant d’appliquer ces stratégies de manière standard à tous les territoires… », poursuit Mustapha Bakkoury.
Pour lui, la synergie est le maître mot pour mener à bon port une telle ambition, aussi bien en amont lors de l’élaboration qu’en aval sur terrain d’exécution. La synergie entre différents secteurs et surtout la synergie du timing… le tout avec un pilotage qui permette de saisir toutes les opportunités qui se présentent.
« En tant que responsable, notre rôle est d’accompagner ces acteurs pour plus de compétitivité », soutient-il.
Justement au niveau de la Région de Casablanca-Settat, ce travail d’accompagnement se décline à travers trois axes.
Le premier concerne la réhabilitation de l’existant. « Aujourd’hui, il y a un millier d’hectares de friches industrielles en milieu urbain de la Région. Notre souci est de maintenir ces friches industrielles comme zones d’activité économique quand elles peuvent l’être ou aider à leur mutation. C’est une priorité pour nous car nous ne pouvons ignorer les zones d’Aïn Sbaâ, Sidi Bernoussi, Moulay Rachid… qui sont les plus gros pourvoyeurs d’emplois de Casablanca. Cela nécessite un effort collectif pour redonner une identité, un souffle nouveau à ces zones et surtout éviter le désinvestissement », explique le Président de la Région Casablanca-Settat.
Le deuxième axe d’intervention est au niveau de la création de nouvelles zones d’activité économique dans toutes les provinces sans exception, qu’elles soient industrielles, agroindustrielles, logistiques, de services…
« Aussi, nous avons convenu avec le ministère de tutelle, de la mise en place de zones d’activités de proximité qui permettent le redéploiement d’acteurs existants dans un sens de perfectionnement, le cas de la zone de Hay Loughlam sur 10 ha exclusivement dédiée à l’industrie du Cuir et qui sera prête dans les prochains mois. Il s’agit d’un modèle unique qui réunit des métiers qui ont besoin d’être inscrits dans une nouvelle dynamique de coopération collective, d’être mis dans des espaces offrant plus d’atouts et surtout d’être en proximité de leurs ressources humaines », explique M. Bakkoury.
Un exemple qui sera dupliqué à d’autres provinces. Mais pour réussir ce pari, et c’est le propre du secteur industriel, cela nécessite un travail commun. « Pour cela, il faut aligner nos moyens et confier l’exécution à une seule partie la plus efficace pour agir tout en cherchant les moyens de perfectionner en continu l’existant », conclut M. Bakkoury.
Le rôle des Chambres de commerce, de l’industrie et de services du Maroc
La première table-ronde du forum marocain des zones industrielles a planché sur les infrastructures d’accueil industriel et le rôle interactif entre le privé, le public, les chambres de commerce et de l’industrie et le tissu associatif pour un Maroc industriel. L’occasion pour Yassir Adil, Président de la Chambre de commerce, de l’industrie et de services de la Région Casablanca-Settat de rappeler les principales nouveautés suite à la tenue du Forum marocain du Commerce qui s’est tenu les 24 et 25 avril à Marrakech.
Ce dernier événement s’était soldé par la signature par le ministère de l’Industrie, de l’Investissement, du Commerce et de l’Economie numérique et la Fédération des Chambres du commerce, de l’industrie et des services du Maroc de trois conventions avec Maroc PME, OMPIC et ASMEX. L’objectif étant de mieux accompagner les investisseurs et les entrepreneurs dans leur projet. Yassir Adil rappelle à cet effet que des mécanismes seront mis en place au sein des chambres de commerce, de l’industrie et des services pour aussi bien accompagner les porteurs de projets pour le montage de leurs structures que pour accompagner les personnes travaillant dans l’informel de basculer vers le formel.
Il a par ailleurs déploré le manque d’information sur l’ensemble des incitations mises à disposition de ces entrepreneurs. Dans ce sens, pour parer à cela, un travail est en cours pour élaborer un package incitatif qui regroupe toutes les incitations et les facilitations dont peuvent profiter les entrepreneurs qui décident d’investir à Casablanca.