Le groupe CDG a élaboré une stratégie à l’horizon 2022 s’articulant autour de trois positionnements en ligne avec les principaux enjeux économiques du Maroc.
On ne saurait débattre des enjeux et défis de la croissance économique sans s’attarder sur le rôle de la Caisse de Dépôt et de Gestion, le bras financier de l’Etat dans cette dynamique. A ce sujet, Abdellatif Zaghnoun, Directeur général de la CDG, à l’occasion de la première Université d’été de la CGEM, a jugé utile de rappeler qu’au cours des vingt dernières années, l’économie marocaine s’est modernisée. Cette modernisation résulte d’abord du choix du Maroc de s’ouvrir sur l’extérieur par la conclusion de plusieurs accords de libre-échange aussi bien à l’échelle bilatérale que multilatérale. Ces accords ont favorisé les échanges commerciaux dans les deux sens. Aussi, cette ouverture s’est-elle traduite par la délocalisation de plusieurs activités vers le Maroc à cause d’une main d’œuvre qualifiée et d’un climat d’investissement propice. Ajoutons à cela, les grands projets d’infrastructure qui ont permis d’accueillir davantage d’investisseurs.
« Néanmoins, le modèle économique présente des signes d’essoufflement à cause du nombre d’emplois créés qui n’arrivent pas à satisfaire la demande des jeunes en quête d’emplois. Le Maroc doit donc bâtir un nouveau modèle de développement économique créant plus de valeur ajoutée et générant plus d’emplois », tempère A. Zaghnoun.
De par la mission de la CDG qui consiste à collecter l’épargne nationale et surtout canaliser une partie de cette épargne pour financer des projets structurants à même de favoriser le développement économique et social, le groupe joue un rôle important en tant qu’accompagnateur du Royaume dans ses différentes phases de développement. D’ailleurs, depuis sa nomination A. Zaghnoun a opéré une restructuration de la vieille dame tout en accélérant la cadence d’investissement. Durant les dix dernières années, la Caisse de Dépôts et de Gestion a investi à peu près 10 Mds de DH par an. Le groupe a par ailleurs joué un rôle important dans la mise en place d’un socle d’infrastructures de classe mondiale.
Il est le premier financeur du secteur du tourisme en investissant même dans les zones les plus reculées. L’objectif est justement de créer les conditions propices à l’investissement dans la région en question et, par ricochet ouvrir la voie au privé.
« Une chose est sûre : les enjeux de développement économique évoluent, d’où la nécessité de questionner constamment notre modèle pour s’assurer d’abord de sa pérennité et sa viabilité dans le temps et pour s’assurer que les choix stratégiques sont en ligne avec nos objectifs économiques et sociaux », tient à rappeler le numéro 1 de la CDG.
Une stratégie en harmonie avec les objectifs socioéconomiques
C’est d’ailleurs dans cette optique que le groupe CDG a élaboré une stratégie à l’horizon 2022 qui s’articule autour de trois positionnements en ligne avec les principaux enjeux économiques marocains qui se résument en un nouveau modèle de développement économique créateur d’emplois et de richesses, la régionalisation avancée et l’accompagnement de la transition énergétique. L’intervention du groupe est essentiellement guidée par le principe de l’additionnalité. « Il faut que notre intervention ait une valeur ajoutée, un impact visible sur le plan social et sur le développement économique de la région ». C’est l’exemple de la station Saïdia, s’étalant sur 500 ha, dotée aujourd’hui de cinq hôtels de luxe. Elle a nécessité 2 Mds de DH. Cette station ayant émergé, il est temps que le privé prenne le relais.
Dans le cadre de la régionalisation avancée, le groupe à travers sa filiale CDG Capital peut accompagner une région depuis l’élaboration du rapport d’expertise, de la maîtrise des ouvrages, la réalisation des études et ingénierie… jusqu’ à l’accomplissement de l’ouvrage. Son expérience cumulée de près de 60 ans dans l’aménagement des zones industrielles, zones franches… lui permet d’accompagner aisément les 12 régions dans leur développement. Le groupe CDG a contribué à l’émergence de nouvelles régions à travers l’aménagement des projets notamment les zones industrielles, les parcs offshoring, les pôles urbains (ville de Zenata), les agropôles…
En tant que bras financier de l’Etat, il aide notamment dans le financement des TPE et PME à travers sa filiale Fniéa, en mettant à leur disposition les moyens financiers nécessaires pour améliorer leur business. Pour le mot de la fin, Zaghnoun appelle les fédérations à engager un dialogue pour examiner les projets de qualité, les mécanismes de financement…