La Chambre des conseillers, se tenait ce mercredi 19 février l’ouverture du cinquième forum parlementaire sur la justice sociale, sous le thème “L’élargissement de la classe moyenne : locomotive du développement durable et de la stabilité sociale”. L’occasion pour Ahmed Réda Chami de rappeler que le CESE accorde une importance particulière à la classe moyenne tout en insistant sur la nécessité de l’élargir et de la renforcer.
L’assiette se rétrécit
Selon le président du CESE, les travaux et rapports du conseil ont permis d’identifier les contraintes rencontrées par la classe moyenne, mettant en relief la polarisation des services de base tels que l’éducation, la santé et le logement entre les secteurs public et privé. Ces éléments poussent la classe moyenne à choisir les services fournis par les établissements privés dans un souci de qualité, ce qui engendre des coûts supplémentaires.
Selon Réda Chami, ces contraintes concernent également la pression fiscale déséquilibrée et les carences des politiques publiques, qui ne prennent pas en compte les besoins de cette classe sociale et œuvrent dans la lutte contre la pauvreté, sans pour autant chercher à élargir la classe moyenne.
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Ce qui est préconisé
Le conseil considère que, pour relever le défi du maintien et du renforcement de la classe moyenne, il est nécessaire de mettre en place une politique ciblée, fondée principalement sur le développement et l’amélioration de la qualité des services sociaux de base. Cela passera également par “la modernisation de la gestion des ressources humaines et le renforcement des compétences”, a-t-il noté.
Pour Ahmed Réda Chami, cette politique devrait se concentrer sur le soutien à l’entrepreneuriat au profit de la classe moyenne, tout en encourageant le climat des affaires, en plus d’équilibrer les charges fiscales en fonction du niveau de vie, et de faire des centres ruraux des pôles de développement économique, afin de lutter contre la migration et d’encourager l’émergence de la classe moyenne rurale.
Quid des réformes engagées ?
Le président par intérim du Parlement d’Amérique latine et des Caraïbes, José Serrano Ricardo, estime à son tour que la mise en place d’une commission pour l’élaboration d’un nouveau modèle de développement s’inscrit dans un “processus de réconciliation économique et sociale majeure”, notant les vastes réformes que le Maroc a engagées dans le domaine des droits de l’Homme et la promotion des droits des femmes, entre autres.
Initié en partenariat avec le CESE et en collaboration avec les Fondations Westminster pour la démocratie et Konrad Adenauer, ce forum parlementaire a pour objectif de contribuer à la réflexion sur les moyens de maintenir et d’élargir la classe moyenne. Les travaux portent sur quatre axes principaux, à savoir la place de la classe moyenne dans les agendas institutionnels internationaux et nationaux, les caractéristiques de cette catégorie, les déterminants et les paramètres de l’émergence d’une classe moyenne dans le monde rural, et la promotion de la classe moyenne en tant que choix stratégique dans le nouveau modèle de développement. (Avec MAP)
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