La continuité, voire, l’amélioration des services publics est devenue un impératif surtout dans ce contexte d’état d’urgence sanitaire. Comment y parvenir ? C’est là l’objet même du programme d’appui à l’amélioration de la performance des communes, qui a fait l’objet récemment d’un accord de prêt de 100 millions d’euros entre l’Agence Française de développement (AFD) et le Maroc.
Depuis le déclenchement du Covid-19, le souci permanent de l’Etat est d’assurer la continuité du service public et même son amélioration, la pandémie ayant eu un effet accélérateur sur plusieurs projets de digitalisation.
Il en va également du renforcement de la résilience des territoires et d’être en mesure de soutenir la relance économique.
Dans ce sillage, l’Agence Française de Développement (AFD) et le Royaume du Maroc ont signé récemment un accord de prêt de 100 millions d’euros dédié au programme d’appui à l’amélioration de la performance des communes qui s’étale de 2019 à 2024.
« Les objectifs visés par le présent programme, d’amélioration des services et prestations rendus par les services communaux, s’avèrent encore plus pertinents dans ce contexte de crise sanitaire. Un contexte qui verra les communes marocaines relever le double défi de régression des ressources et d’augmentation des attentes des citoyens et des charges. Les communes doivent en effet redoubler d’effort en vue d’assurer la continuité des services publics de base (services administratifs, éclairage public, transport public, collecte des déchets, …) en améliorant la qualité, tout en faisant face aux nouvelles dépenses générées par cette pandémie», explique Khalid Safir, Wali Directeur Général des Collectivités Territoriales. Cette opération complète le financement de la Banque mondiale (272 millions d’euros).
Justement l’un des objectifs de ce programme est d’accroître les ressources des communes pour améliorer la qualité des services publics, dans ce sens où elles jouent un rôle de premier plan dans la fourniture des services publics et dans la relation entre l’administration et le citoyen.
Le programme prévoit ainsi de renforcer la gouvernance et d’abonder le niveau de dotations d’équipement de la centaine de communes participantes. Celles-ci regroupent près 80 % de la population urbaine et 50 % de la population totale du pays.
« Cet abondement sera fonction des résultats atteints par les communes dans le cadre d’une évaluation annuelle de leur performance, menée par le ministère de l’Intérieur. Grâce à ce mécanisme incitatif, les communes disposeront de capacités d’investissement renforcées », informe l’AFD.
« L’impact financier de la crise sanitaire sera également élevé pour les collectivités locales. Or, celles-ci sont amenées à fournir une partie des réponses sanitaires et des mesures de soutien économique et social nécessaire dans le contexte actuel. Il s’avère alors essentiel de renforcer la résilience des territoires. Ce programme doit y participer grâce à l’amélioration des ressources humaines et financières des communes, le renforcement de leurs capacités de maîtrise d’ouvrage et de gestion financière, transparente et efficiente», estime Mihoub Mezouaghi, directeur de l’AFD au Maroc.
En corollaire de cet appui financier, le programme prévoit un accompagnement non-financier, notamment à travers des prestations d’assistance technique et de formation adaptées qui seront mises à la disposition des communes.
Dans ce cadre, l’AFD a accordé, en parallèle du prêt, une subvention de 500.000 euros pour accompagner les collectivités dans la création et la mise en œuvre de cellules d’audit interne. L’audit interne est un outil de gestion clé pour améliorer les compétences de management et de maîtrise des risques des collectivités locales.
Enfin, le programme contribuera au développement de l’intercommunalité, dans une logique d’amélioration de l’efficience de certains services publics clés tels que les transports communs ou la collecte des déchets.